Le jeûne musulman rime souvent avec une grande consommation de fruits et un gap dans le panier de la ménagère musulmane. Cette année à Parakou, ville fortement islamisée, c’est tout à fait le contraire, en tout cas en ce début de carême. C’est le constat au niveau des marchés et des ménages de la cité des Koburu
Noël Y.TETEGOU (Br. Borgou-Alibori)
Les prix des produits alimentaires connaissent une hausse drastique en ce moment du jeûne musulman qui coïncide avec la pandémie du COVID-19. Du coup, les fidèles musulmans souffrent le martyr en terme financier pour s’approvisionner en ces produits de première nécessité. Même si à la même période de chaque année les prix des produits connaissent une hausse, cette année, c’est le comble. Le prix de tous produits a augmenté d’environ 1000f et plus selon le produit. Le sac de riz qui se vendait par exemple à 9500f est passé à 11500f, le bidon d’huile qui était cédé à 5000f a vu son prix passé à 6000f. Ces conditions avec la morosité économique ajoutée au cordon sanitaire ailleurs et à une forme de confinement dans le septentrion mettent à mal le respect du quatrième pilier de l’islam chez certains fidèles musulmans, puisqu’ils sont obligés de réduire considérablement leur train de vie en cette période comparativement aux années antérieures, ce qui peut ne pas être sans conséquence sur le plan sanitaire.« J’ai réduit de moitié ce que j’avais acheté l’an dernier pour le jeûne parce que, non seulement les produits sont chers, mais il n’y a pas d’argent », a confié Ibrahim, un fidèle musulman de la ville de Parakou. Tout comme ce dernier, nombreux sont ceux-là qui sont obligés de faire pareil pour pouvoir traverser ce temps de grâce. Mais du côté des revendeuses de fruits, malgré leur rareté cette année dans le septentrion, le marché tourne au ralenti. Chantale, une vendeuse de fruits en gros au marché dépôt de Parakou a dit son indignation par rapport à ce fait : « L’année passée je vendais la quarantaine d’oranges à 1500f , et à pareil moment j’étais déjà satisfaite de mes recettes. Mais cette année je ne comprends rien bien que les fruits soient rares, voici presque trois jours passés déjà après le début du carême et, le peu de stock que j’ai, est encore là bien que la quarantaine d’oranges soit à 1200f cette fois-ci, . Le prix des autres fruits comme l’ananas, la banane, la pastèque a aussi baissé. En tout cas, nous attendons les tous prochains jours pour voir ce que nous réserve la nature. Nous prions surtout que cette pandémie qui décime le monde disparaisse puisqu’elle contribue à empirer la situation ». Mais il faut souligner que malgré toutes ces difficultés, la communauté musulmane de Parakou a bien débuté le mois de Ramadan avec le respect des mesures sanitaires prises par le gouvernement pour bouter hors du territoire ce mal dit du siècle. Les prières dans les différents ménages vont également dans ce sens.