Depuis l’annonce de la maladie du Covid-19 au Bénin et quelques traces de son apparition dans la cité des Kotafons, les lieux de vente de repas sont déserts et plusieurs dames ont déjà fermé leur porte.
Romuald NOUDEDJI
‘’Chez Alônon’’, est l’un des coins les plus fréquentés par les férues du plat de pâte rouge et le haricot, à Tchicomey un quartier de la commune de Lokossa. Cette dame est surtout reconnue à cause des plats costauds qu’elle sert à ses clients. Mais, depuis plus d’une semaine, c’est le calme total. «Mon frère, je suis dans les soucis depuis quelques jours. Au début, je pensais que le lendemain serait meilleur mais, à ma grande surprise ça s’empire de jour en jour », explique dame Rosaline Lokonon responsable du coin ‘’Chez Alônon’’. Loin d’elle, plus précisément à Agonvè, dame Agbossaga, vendeuse de pois d’angole «klouékoun » est obligée de fermer sa porte. « Moi je suis obligée de fermer parce que le pois d’angole est très couteux sur le marché actuellement. J’ai analysé et j’ai compris que si je poursuivais je ne vais pas m’en sortir. Parce que les clients ne venaient plus» a-t-elle expliqué. En faisant un tour d’horizon dans les différentes zones des départements du Mono et le Couffo, c’est le calme qui y règne. Un fait qui révèle déjà le chiffre d’affaire de ces bonnes dames. « De trois grosses mammites par jour, depuis une semaine, je suis à une mammite par jour. Ce qui a fait que mon chiffre d’affaire a baissé énormément. Je vendais plus de 20.000 FCFA par jour mais, aujourd’hui c’est avec des miettes que je rentre à la maison », affirme dame Elisabeth Adannon, une vendeuse. Dans le rang des clients, ceux-ci trouvent que l’achat de nourriture serait un moyen facile pour la transmission du Covid-19. « Je ne peux pas prendre mon argent pour acheter la mort. Voilà pourquoi depuis un certain temps moi, j’ai refusé de payer de la nourriture au bord de la voie. Le malheur ne prévient pas et, on ne connait pas le statut de tous ceux qui viennent acheter », nous fait comprendre Roland Agossa, un instituteur. «Ces dames ne bénéficiaient d’aucun contrôle. Elles sont livrées à elles même et, peuvent faire ce qu’elles veulent. Moi je pense que si quelqu’un s’aime vraiment et aime sa famille il doit éviter de payer à manger au bord de la voie », ajoute Luc Houessou, un ami de Agossa.