L’Afrique de l’ouest menacée de famine selon la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Face à la propagation de la pandémie de Covid-19, le département de l’Agriculture et développement rural de la Communauté a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi 1er avril 2020 et, a fait des propositions de mesures pour assurer la sécurité alimentaire.
Félicienne HOUESSOU
Le Covid-19 risque de causer plus qu’une crise sanitaire dans la région ouest-africaine. La population doit craindre le pire en termes de sécurité alimentaire si la pandémie perdure. Selon la CEDEAO, les réserves alimentaires de l’Afrique de l’Ouest ne tiendront pas plus d’une semaine. « Les stocks alimentaires dans tous les pays de la CEDEAO-UEMOA ne tiendront pas plus d’une semaine en cas de crise sévère. Ce qui a bel et bien l’air de se profiler », prévient la direction de l’Agriculture et développement rural de la structure régionale. En cas de rupture de stock de produits alimentaires, « les populations vont mourir massivement, non du coronavirus, mais de famine pendant et après la crise », indique-t-elle. Pour l’organe en charge de l’agriculture et du développement rural dans la région, l’agriculture et l’alimentation sont à la base du bien être et de la santé de tout être vivant. Et pour cela, elle lance un cri d’alarme pour la continuité de la production agricole dans un contexte d’état d’urgence et, propose 6 mesures pour assurer la sécurité alimentaire dans la région.
La première est de permettre aux producteurs de continuer à produire et de produire plus. Ainsi, ils ne doivent pas être pénalisés par les mesures de confinement; doivent bénéficier de subventions et être équipés en protection pour ne pas se retrouvés pénaliser par les mesures de confinement. En second lieu, la CEDEAO recommande de lancer dès maintenant des productions végétales et animales à cycle court. En outre, il est aussi préconisé de maintenir les marchés locaux et le commerce transfrontalier des denrées alimentaires tout en prenant des mesures de protection. Sur le plan nutritionnel, l’organisme régional demande de commander des farines enrichies auprès des transformateurs locaux et d’assurer leurs distributions aux plus vulnérables. De plus, l’une des mesures vise la nécessité de maintenir la surveillance sur les ravageurs et maladies comme la chenille légionnaire, le criquet pèlerin, la peste des petits ruminants, la grippe aviaire, pour ne citer que ceux-là. Pour mieux faire face à la pression des systèmes alimentaires, la communication et la sensibilisation joueront un très grand rôle. A cet effet, la CEDEAO recommande pour finir, d’éduquer via la télévision, les populations sur la meilleure manière de s’alimenter, de produire des légumes à domicile, et plusieurs d’autres dispositions constructions.