Au Niger, état d’urgence sanitaire et couvre-feu dans la ville de Niamey. C’est ce qu’a décrété le président nigérien Mahamadou Issoufou dans un message à la nation le vendredi 27 mars 2020. Pour accompagner les populations à observer ces mesures qui interviennent dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, le numéro du Niger a pris une kyrielle de dispositions sociales.
Sylvestre TCHOMAKOU
Les mesures sociales de riposte contre le Covid-19 varient d’un Etat à un autre. Au Niger, elles vont de la remise de peine à plus de 1500 prisonniers à la prise en charge des factures d’électricité et d’eau. Dans un message à la nation, vendredi 27 mars 2020, le président Issoufou Mahamadou a annoncé l’état d’urgence sanitaire dans le pays et l’instauration d’un couvre-feu de deux semaines à Niamey, seule ville touchée par le virus, à compter du samedi 28 mars, de 19 heures à 6 heures du matin. Dans son annonce, le numéro 1 nigérien mesurant la porosité du système sanitaire du pays, notamment l’insuffisance de personnel, a évoqué le recrutement de 1500 nouveaux agents de santé pour renforcer le personnel existant. S’agissant de la prise en charge des factures d’eau et d’électricité selon le président Issoufou, l’État les prendra en charge sur les mois d’avril et de mai 2020 pour les tranches sociales défavorisées. Aussi, les populations vivant presqu’au gré des revenus de la veille, des meures ont été prises pour distribuer gratuitement des vivres aux personnes démunies. En ce qui concerne les mesures fiscales, il a été annoncé, entre autres, le report de la date du paiement de la vignette 2020 et la suspension des contrôles fiscaux pendant deux mois. Nonobstant, la plus grande mesure déjà accueillie par les Nigériens, est la remise gracieuse des peines pour 1.540 détenus, un pouvoir discrétionnaire du président de la République. Trois critères ont été retenus à cet effet. Il s’agit des personnes âgées, les cas de maladies chroniques et tous ceux qui ont moins de neuf mois à purger. Le prisonnier le plus célèbre du Niger, l’opposant Hama Amadou, âgé de 71 ans, à qui il reste soixante-quinze jours de prison à purger, répond à tous ces critères et est éligible. Ces mesures visent à atténuer au niveau des populations, les conséquences de l’état d’urgence sanitaire et de couvre-feu instaurés respectivement au Niger et dans la ville de Niamey. « Je lance un appel à la solidarité internationale pour soutenir la mise en œuvre de ce plan », a poursuivi le Président de la République dans son message. Faisant partie d’un plan de riposte dont le montant est estimé à 597 milliards de F CFA, ces nouvelles mesures du gouvernement nigérien n’ont pas manqué de recevoir les enchantements de la population. A la date du samedi 28 mars 2020, huit nouveaux cas de coronavirus avaient été enregistrés, portant à dix huit (18) le total de cas à en croire le ministre de la santé publique, Illiassou Idi Mainassara. Le nombre de décès, il grimpe à trois (03), alors qu’il était à un (01) depuis le début de l’épidémie dans le pays.
Que fait le Bénin ?
A six (06) porteurs du Covid-19, le Bénin, en dehors du cordon sanitaire définit, jusqu’ici, n’a pas encore pris de mesures sociales. S’adressant à la nation le dimanche 29 mars 2020, Patrice Talon, président de la République du Bénin, a semblé confiant face aux mesures jusque-là prises par son gouvernement pour freiner la propagation du mal et l’endiguer. Il s’agit principalement du cordon sanitaire établi autour des communes les plus exposées à cette pandémie à compter du lundi 30 mars 2020 à 00 heure. Au nombre des villes, il s’agit de Cotonou, Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Tori, Zè, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Akpro-Missérété et Adjarra. Les mesures sont entre autres, l’interdiction d’entrée et de sortie de l’espace du cordon sanitaire sauf dérogation des préfets ; l’interdiction de regroupement de plus de dix (10) personnes en tous lieux à l’exception des espaces marchands, avec obligation de respecter une distance d’un mètre (1) minimum entre personnes ; l’interdiction de circulation des bus et minibus de transport en commun de personnes ; l’interdiction aux taxis-motos de transporter plus d’une personne à la fois ; la fermeture des bars, discothèques, et autres lieux de réjouissance ; l’obligation de respecter une distance d’un (1) mètre au minimum entre usagers de restaurants et maquis ; pour ne citer que celles-là. De même, on note l’obligation pour les employeurs sur les lieux de travail, d’installer le dispositif de lavage des mains et de faire respecter la distance d’un (1) mètre minimum entre personnes ; la limitation du nombre de passagers à bord des taxis et embarcations à trois (03) au maximum ; et la prescription aux usagers des espaces marchands (boutiques, magasins, supermarchés, marchés ordinaires et autres) d’observer la distance d’au moins un (1) mètre entre personnes. En dépit de ces mesures, les autorités béninoises appellent à la discipline des uns et des autres pour éviter le pire et circonscrire le mal.