Le changement climatique sera en tête de l’ordre du jour de la 50ème édition du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF), qui s’ouvre ce mardi à Davos en Suisse. Environ 3000 délégués seront présents à cette importante réunion économique, laquelle se tient alors que le monde vit sous tension des catastrophes climatiques extrêmes, comme celle qui est présentement en train de dévaster l’Australie.
Issa SIKITI DA SILVA
Le changement climatique représente une menace urgente pour le progrès économique, la sécurité alimentaire mondiale, les systèmes naturels et les moyens de subsistance individuels, ont déclaré les organisateurs du WEF, qui classe les menaces environnementales en tête de liste pour la troisième année consécutive, tant en termes d’impact que de probabilité.
« Les communautés du monde entier connaissent déjà des impacts climatiques accrus, des sécheresses aux inondations, de la montée des mers aux conditions météorologiques extrêmes », ont-ils affirmé, rappelant que la collaboration des secteurs public et privé est essentielle pour créer une plateforme économique qui permettra de réduire considérablement les émissions impacts négatifs du changement climatique et de renforcer la résilience.
Cette année, le programme du WEF accordera la priorité à six domaines clés, à savoir l’écologie, l’économie, la technologie, la société, la géopolitique et les industries.
« Les populations se révoltent contre les ‘’élites’’ économiques qui, selon elles, les ont trahies, et nos efforts pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C sont dangereusement insuffisants », a indiqué le professeur Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du WEF.
« Etant donné que le monde se trouve présentement à un carrefour dangereux, cette année nous devons développer un ‘’Manifeste de Davos 2020’’ pour réétudier l’objectif et les tableaux de bord des entreprises et des gouvernements », a-t-il ajouté.
Au banc des accusés
Cependant, alors que bon nombre des cercles économiques se mobilisent pour combattre le changement climatique avant qu’il ne soit trop tard, un rapport vient d’accuser certains investisseurs, surtout ceux du secteur de l’énergie, de faire la sourde oreille.
« Les investisseurs sous-estiment les risques du changement climatique et continuent de prendre des décisions à court terme pour accroître les investissements dans des actifs à forte intensité de carbone telles que l’exploration pétrolière et gazière et la production d’électricité à partir du charbon, ce qui menace de faire dérailler les objectifs environnementaux », a martelé le rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale en 2020 « , publié récemment par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA).
Conscients de cette menace constante des capitalistes sauvages, qui placent les bénéfices au top au détriment du climat, les organisateurs du WEF 2020 ont laissé entendre qu’ils visent à donner un sens concret au ‘’capitalisme des parties prenantes’’. Ceci consisterait donc à aider les gouvernements et les institutions internationales à suivre les progrès vers l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable, et à faciliter les discussions sur la technologie et la gouvernance commerciale.