La Zone Franche Industrielle de Sèmè-Podji est située sur la côte pleine du village de Tohouè dans la commune de Sémè et s’étend sur des hectares. Cette zone dédiée à l’industrialisation en République du Bénin par décret présidentiel N°99-514 du 02 novembre 1999 portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère des Finances et de l’Economie et devenue opérationnelle le 13 octobre 2003, fait ses premiers pas au rythme timide en industrialisation. Mais la Zone Franche de Sémè-Podji manque de certains services sociaux de base comme la fourniture stable et suffisante d’énergie électrique de la SBEE.
Belmondo ATIKPO
L’article (3) du décret présidentiel portant création de la ZFI mentionne clairement que « la vocation première de la Zone Franche Industrielle de Sèmè-Podji consiste à offrir au tissu économique béninois un cadre attractif aux entreprises
pour la valorisation des matières premières locales, le
transfert de technologies et la création d’emplois. Le site retenu pour abriter la première zone franche géographiquement délimitée est situé à I’Est de Cotonou dans la Commune de Sèmè-Podji, sur le titre foncier n°696 de Sèmè-Podji, entre le PK 21 et le PK
24, en allant vers la frontière bénino-nigériane. L’article 19 stipule que « pour être agréées au régime de la Z.F.I., les entreprises de
production industrielle, les entreprises de services doivent satisfaire cumulativement aux conditions suivantes : garantir l’exportation d’au moins 65 % de leur production annuelle,
réserver en priorité les emplois permanents aux nationaux béninois à qualification égale à celle des non-nationaux, à compétitivité égale, utiliser en priorité, les matières premières,
(matériaux et fournitures d’origine béninoise ) ; et enfin fournir des prestations exclusivement liées aux activités des entreprises de
production industrielle jouissant du régime de la Z.F.I. »
L’agrément, le précieux sésame
En remplissant toutes ces conditions légales, plusieurs entreprises ont déjà installé leurs unités de production. La Zone Franche Industrielle de Sèmè-Podji tourne aujourd’hui à plein régime. Les usines poussent comme des champions. Des sociétés se créent et des entreprises naissent. Le cœur économique de la zone connait une certaine vitalité et effervescence au grand bonheur des hommes d’affaires, des jeunes en quête d’emplois. Le site n’est pas moins équipé en infrastructures de tous genres. De même, la ZFI a le mérite de disposer de certains services sociaux de base. Le centre dispose d’hôpitaux, d’infirmeries pour les premiers soins en cas d’urgence sanitaire. Le site abrite un commissariat de police de proximité pour assurer la libre circulation des personnes, des biens et services. Le centre est aussi raccordé au réseau d’eau potable de la SONEB. La Zone Franche Industrielle de Sèmè-Podji est l’enfant mal aimé par rapport à la Zone Economique Spéciale de Glo-Djigbè, mieux équipée. Au centre de Sèmè-Podji, l’électricité conventionnelle de la SBEE est une denrée rare voire rarissime. Le site est moyennement raccordé au réseau électrique de la SBEE. Les usines de production de la ZFI souffrent le martyr en fourniture d’énergie.
La Zone Franche Industrielle de Sèmè à l’abandon
Les sociétés DONGACO-Coca-Cola, Ma Tanti, SONIMEX et Fabrimétal approchées, confirment leur difficulté quotidienne à l’autosuffisance électrique pour faire tourner leur industrie. Ces structures tirent leur source d’énergie pour leur fonctionnement à partir de groupes électrogènes. Les responsables de ces sociétés, rencontrés, expliquent que l’énergie conventionnelle mise à disposition est de faible capacité pour couvrir convenablement les besoins en électricité de leurs usines. Les cadres de ces entreprises rencontrés déplorent le délestage qui, du reste, joue sur leur rendement journalier, hebdomadaire, mensuel et annuel. Ce manque à gagner dû à la fourniture d’énergie en qualité et en quantité de la SBEE est un frein pour les usines. Parfois en cas de coupure brusque « certaines de nos machines prennent un coup », se désole l’un des responsables. A la question de savoir à combien peut-on évaluer les pertes en profit en période de délestage sévère ? Janvier Biao, le gérant de l’entreprise SONIMEX parle de production en baisse qui passe de 800 tonnes à 400 tonnes en période de vache maigre en énergie. Un responsable de la société DONGACO-Coca-Cola note, sans avancer de chiffres, des pertes de production. Toutes les sociétés implantées dans la Zone Franche Industrielle de Sèmè-Podji souhaitent la mise en service d’une centrale électrique pour mieux servir les entreprises.
Quelques promesses tenues par le gouvernement
Dans la journée du mercredi 16 décembre 2020, l’ancien Ministre de l’Énergie, Dona Jean-Claude HOUSSOU, a visité la société DONGACO qui a une unité agro-alimentaire dans la Zone franche industrielle de Sèmè-Podji. Cette visite ministérielle vise à s’enquérir des difficultés que ces unités industrielles rencontrent en matière d’énergie électrique. Il ressort que l’ex- Ministre Dona Jean-Claude HOUSSOU a promis raccorder la société DONGACO à la SBEE au plus tard en février 2021, puisqu’elle utilise beaucoup de gasoil pour la fabrication de ses produits. Il a promis inaugurer les installations électriques flambant neuves dans la zone franche industrielle qui permettront aux entreprises de réduire considérablement les coûts de production afin d’être encore plus compétitives sur le marché et créer plus de richesse dans notre pays. Les responsables de ces unités de production, qui avaient fait récemment des demandes de raccordement électrique afin d’arrêter l’utilisation des groupes électrogènes très onéreux dans leur bilan, ont fait part de leur entière satisfaction compte tenu de la disponibilité de l’énergie, cet intrant majeur pour le développement socio-économique d’un pays. Le Ministre a rassuré de l’engagement total du Gouvernement aux côtés des industriels. Ces infrastructures font partie des réalisations du projet » Distribution d’électricité », l’un des quatre projets du vaste programme financé par le Gouvernement des États-Unis à hauteur de 391 millions de dollars US et le Gouvernement du Bénin à hauteur de 31,6 millions de dollars US. Ce projet a permis la construction et la réhabilitation de 19 sous-stations, de 878 km de lignes, l’installation de 205 transformateurs, la construction d’un centre national de contrôle de la distribution d’électricité et le soutien à la construction de 4 centrales solaires photovoltaïques pour une capacité totale de 50 Mégawatts à la ZFI.
