La 21ème édition des vendredis des finances publiques s’est tenue le vendredi 20 décembre 2019 à Cotonou. Organisée par le Cercle d’études et de la recherche en finances publiques (CERFiP), cette édition a porté sur les enjeux et aboutissants de la création de la Cour des comptes au Bénin.
Félicienne HOUESSOU
Pendant 25 ans, le système des finances publiques du Bénin a connu une arlésienne empêchant la création d’une Cour des comptes. C’est pour cela que la CERFiP a consacré la dernière édition des vendredis des finances publiques de 2019 à cette réforme majeure au Bénin à travers le thème : La Cour des comptes du Bénin : l’arlésienne devenue réalité ? Animé par le docteur en finances publiques, Serge Batonon, la communication du jour s’est déroulée sur deux grands axes : la Cour des comptes au Bénin : l’arlésienne des systèmes financiers publics béninois des 25 dernières années ; la Cour des comptes au Bénin : du rêve pour quelle réalité ? Selon le communicateur, la création de la Cour des comptes a démarré dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en 1999, par le Sénégal. Au Bénin, malgré la prise de conscience sur l’importance de cette cour, la révision de la constitution qui devrait favoriser sa mise en place n’a pas été possible jusqu’à la fin du mandat du président Yayi Boni en 2016. « Jusqu’en 2019, l’option politique clairement affichée annonce l’apparition de l’arlésienne. Des organisations de la société civile ont intensifié leurs actions pour la création des comptes. Les partenaires au développement en fait une conditionnalité pour certains financements… », a expliqué Serge Batonon aux participants des vendredis des finances publiques du CERFiP.
La Cour des comptes pour une lutte efficace contre la corruption
Puisque la Cour des comptes est un outil essentiel pour la démocratie financière du pays, le communicateur Serge Batonon a énuméré trois points essentiels pouvant permettre la sortie de cette arlésienne et rendre la Cour des comptes efficace. Il s’agit : d’une nécessaire professionnalisation, de construire la Cour des comptes autour des critères de viabilité de l’organisation internationale des institutions supérieure de contrôle des finances publiques, de la prise en compte dans les règles de procédures de la Cour des comptes. Présent à la 21ème édition des vendredis des finances publiques,Maxime Akakpo, ancien président de la chambre des comptes de la Cour suprême, a confirmé que le Bénin aurait pu créer sa Cour des comptes s’il n’y avait pas le fétichisme de la révision de la constitution de 1990. Car, c’est le pilier de la lutte contre la corruption. « La Cour des comptes est l’organe chargé de la lutte contre la corruption. Sa mission est de rendre compte de l’utilisation de l’argent public, sanctionner le détournement et informer le citoyen sur l’utilisation de son argent », a-t-il fait remarquer. Rappelons que dans la sous région, le Bénin et le Mali sont les deux pays en arrière quant à la création d’une Cour des comptes. Aujourd’hui, le Bénin dispose d’une Cour des comptes. Seul le Mali est encore à la traine.