Les voyageurs du monde entier ont repris le chemin des cieux et les compagnies aériennes s’en réjouissent, même si en Occident certains défis imprévisibles, y compris des grèves, semblent quelque peu décaler ce retour triomphal.
Issa SIKITI DA SILVA
Sévèrement affectées par la crise sanitaire qui avait obligé les pays à fermer leurs aéroports, les compagnies aériennes ont subi des pertes cumulées de près de 190 milliards de dollars entre 2020 et 2022, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).
Cependant, le pire est passé et la tempête s’est calmée, selon les spécialistes de l’industrie aéronautique. Si les voyages d’affaires étaient déjà en plein essor depuis février, les voyages non-essentiels (tourisme, loisirs) semblent avoir récemment repris du poil de la bête et ont connu une hausse à deux chiffres, selon McKinsey.
Les voyages d’affaires sont en plein essor, les voyages internationaux reviennent et malgré de nouveaux défis, la reprise du secteur est relancée. En outre, les politiques de voyage d’entreprise sont en cours de refonte et les employés sont généralement disposés à voyager pour les affaires, selon un récent sondage du Global Business Travel Association (GBTA), la première association mondiale au service de l’industrie du voyage d’affaires.
En Afrique, bien que Travel Pulse estime qu’au deuxième trimestre de cette année, les arrivées internationales sont à -33% par rapport aux niveaux de 2019, plusieurs destinations en Afrique semblent déjà afficher de très bons résultats, et les touristes commencent à retourner lentement mais sûrement.
« Les niveaux de réservation et les dépenses de voyage continuent d’augementer, et il y a des niveaux élevés d’optimisme et de volonté des employés à voyager pour les affaires. Cela survient alors même que le secteur est confronté à des défis au-delà du COVID-19, notamment la hausse des prix du carburant, l’inflation, la perturbation de la chaîne d’approvisionnement et la guerre en Ukraine », a déclaré Suzanne Neufang, PDG de GBTA, dans un communiqué publié sur le site de l’organisation. Maintenant, c’est le temps de serrer les ceintures, lance McKinsey, qui ajoute que si elles veulent retrouver leur rythme après des pénuries de personnel et des annulations de vols, les compagnies aériennes doivent se concentrer sur quatre domaines clés.
Réembauche
Ramenez la capacité en réactivant les pilotes et les équipages de cabine, en préparant les avions au sol pour le service, et en ré-embauchant et en formant le personnel de service, recommande McKinsey. A en croire ce cabinet international de conseil en stratégie dont le siège est situé à New York, les compagnies aériennes feraient mieux d’investir dans les opérations numériques, y compris dans les nouvelles technologies qui aident à résoudre les plaintes fâcheuses des voyages post-pandémiques. Anticipez les évolutions de la demande et optimisez la tarification en fonction de l’évolution des habitudes et des comportements des passagers, conseille McKinsey. Enfin, conclut-il, consacrez des ressources à l’analyse numérique pour aider à identifier les tendances émergentes et recherchez des moyens de collaboration mutuelle.