Souvent, les pays s’adressent au Fonds monétaire international (FMI) lorsque leur stabilité économique et financière est menacée. Et le FMI intervient en mettant en place des programmes de sortie de crise. En littérature économique, ces programmes s’appellent des amortisseurs.
Issa SIKITI DA SILVA
Les amortisseurs permettent aux pays de faire face aux besoins financiers immédiats et d’atténuer considérablement les difficultés économiques, a récemment expliqué le FMI, ajoutant que ces programmes catalysent également un financement supplémentaire des marchés, des autres prêteurs officiels et des donateurs.
« Cela aide à protéger les économies des pays d’une perturbation encore plus grande », a précisé le FMI.
Le FMI semble avoir fait une intervention musclée au Bénin en venant au secours de son économie fragile vulnérable aux chocs exogènes qui comprennent entre autres, la récession de l’économie nigériane en 2016, les mauvaises conditions météorologiques qui menacent souvent son agriculture et la variation des prix du coton et du pétrole.
Début 2017, un accord de 150,4 millions de dollars avait été négocié dans le cadre de la ‘Facilité élargie du crédit’’ entre les deux parties en vue à la fois de soutenir les reformes structurelles du gouvernement béninois considérées nécessaires à l’amélioration de la gestion des finances publiques et à la relance de son économie. Ces amortisseurs étaient donc cruciaux pour aider le pays à consolider sa croissance économique et à vivre pleinement de son potentiel.
Objectifs atteints
Récemment, le FMI a examiné ses 133 amortisseurs en vigueur entre septembre 2011 et décembre 2017 dont les trois quarts, selon lui, avaient atteint ou partiellement atteint leurs objectifs, tels que la résolution des problèmes de balance des paiements et la promotion de la croissance économique. Au Bénin, l’économie devrait croitre par 6.7% entre 2019 et 2024, tirée par la forte production agricole, la hausse des investissements privés et le développement de nouveaux secteurs tels que le tourisme et l’économie numérique, a indiqué le FMI.
« Plus du tiers de nos programmes, principalement dans les pays à faible revenu, visaient une expansion budgétaire visant à soutenir la croissance et à réduire la pauvreté », a soutenu l’institution de Bretton Woods basée à Washington DC.
Le déficit de la balance courante du Bénin s’est sensiblement amélioré l’année dernière, sous l’effet de l’essor des exportations de produits agricoles, tandis que le déficit budgétaire pour 2018 s’est établi à 4,0 % du Produit intérieur brut (PIB), alors que l’objectif du programme était de 4,7 % du PIB, s’est confié le FMI.
Par ailleurs, le FMI s’est aussi félicité de la baisse prévue du ratio de dette publique en 2019. « Le maintien de la dette sur cette trajectoire descendante nécessitera la poursuite de la stratégie d’emprunt prudente et le renforcement de la gestion proactive et modernisée de la dette », a déclaré Luc Eyraud, chef de division adjoint au département des finances publiques du FMI.
Communication efficace
L’examen de ces programmes recommande une plus grande information et un plus grand engagement du public. Donc une communication efficace avec le public est recommandée pour une réussite totale de la mise en œuvre de ces programmes, a indiqué le FMI dont la directrice générale milite pour le ‘’nouveau’’ multilatéralisme, un système qui place les citoyens au centre de tous les efforts. « Cela signifie qu’il faut veiller à ce que les gouvernements et les institutions s’efforcent d’atteindre des objectifs communs pour un avenir prospère, inclusif et durable », a-t-elle indiqué.