La filière soja au Bénin a connu une telle croissance que sa production est désormais entièrement industrialisée.
Marius Kpoguè
Le Bénin dispose désormais d’un potentiel industriel de transformation du soja comme matière première en produit fini. Il s’agit de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) créée récemment par le gouvernement béninois. Grâce aux installations industrielles de cette zone, le Bénin occupe la première position en matière de transformation des matières premières issues des produits agricoles. Ceci grâce à l’engagement du gouvernement sous le leadership du président Patrice Talon. Le Directeur général de la zone industrielle, Létondji Béhéton confie « Grâce aux travaux d’extension des usines qui sont déjà en cours, avant la fin de l’année 2024, nous aurons une capacité totale de transformation du soja béninois de l’ordre de 600.000 tonnes par an ». Le gouvernement du Bénin a misé sur les installations des usines de la Gdiz pour encourager la production du soja. Ainsi de 260 000 tonnes en 2023, la capacité totale de transformation du soja béninois sera de 600.000 tonnes avant fin 2024. Une projection qui tient lieu du potentiel industriel mise en place pour le soja. Au sein de la zone, trois unités de transformation y sont consacrées. Il s’agit de Bénin Organiques (60.000 tonnes par an), Bénin agri busness (150.000 tonnes par an) et Nap sarl (50.000 tonnes par an).
L’aliment importé, devenu une grande filière
Il y a quinze ans, le soja et les articles dérivés du soja provenaient de l’Occident. Sa valeur nutritive l’a fait être recommandé dans la nutrition des enfants. Cela a rapidement fait du soja un produit prisé par tous les foyers béninois. Il est arrivé peu tard dans les champs du pays. La fabrication du fromage de soja, largement utilisé actuellement, l’a également fait connaître sur le marché. Dès lors, le soja est commercialisé sous forme de petits pains.
Par la suite, l’arrivée des Indopakistanais sur le marché du soja avec une forte capacité d’achat a stimulé les producteurs qui ont envahi davantage d’espaces. Les Indo-Pakistanais en exportaient, ce qui a engendré une forte demande d’achat. Et beaucoup de producteurs y gagnaient. Ce qui a progressivement mené à la structuration de ce domaine de production.
On peut conclure de ce qui suit que le soja hier, un simple produit importé, a gagné en popularité face à l’enthousiasme des producteurs pour occuper d’immenses surfaces.
En effet, avant 2018, le Bénin produisait en tout 22 000 tonnes de soja. Le Bénin a enregistré une augmentation de la production de 400 000 tonnes entre 2022 et 2023, grâce au soutien et aux incitations du gouvernement. Pour la campagne 2023-2024, le système agricole indique une production record de 600.000 tonnes. Cela signifie que des actions sont déployées pour garantir la disponibilité continue du soja comme ressource pour les investisseurs. Le soja, une légumineuse insignifiante, est désormais considéré comme une filière prisée en raison de sa production en grande quantité. L’interprofession de la filière soja a vu le jour en octobre 2024. L’Union nationale des coopératives de producteurs de soja au Bénin et l’Association béninoise des transformateurs de soja au Bénin font partie de cette nouvelle entité. Selon son président Apatiti Djibrila, cette organisation a vu le jour dans le but de mieux protéger les intérêts des producteurs de soja au Bénin et à travers le monde.