Une bonne pluviométrie, une importante superficie en source naturelle d’eau, mais beaucoup de béninois manquent encore d’eau potable. En quatre ans, qu’a-t-on pu faire pour corriger cet état de choses ? Le pari de l’accès à l’eau potable pour tous d’ici 2021 sera-t-il gagné ? Où en sommes-nous dans les ambitions de valorisation des ressources minières disponibles au Bénin ? Reçu sur « Le Temps de la moisson » pour le bilan des quatre années de gestion de la Rupture, Samou Seidou Adambi, Ministre de l’Eau et des Mines a dressé le bilan dans les secteurs de l’eau et des mines.
Falco VIGNON
Rendre disponible à tous, l’eau à l’horizon 2021 et mettre en valeur les nombreuses ressources minières du sous-sol béninois. C’est là l’un des pans essentiels du programme de gouvernance du président Patrice Talon. Dans ce cadre, plusieurs études ont été lancées depuis 2016 pour faire l’inventaire des ressources disponibles dans le sou sol béninois et planifier leur exploitation pour booster le PIB du Bénin et améliorer par là les conditions de vie des Béninois. A en croire le ministre de l’eau et des mines, Samou Seidou Adambi, le Bénin est un pays minier et pétrolier. A preuve, le ministre explique que le Bénin dispose d’une importante quantité de pétrole en haute mer, de l’or à Banikoara, il y a Malanville, Madécali, Tchoumi-Tchoumi, Perma. C’est sans compter de nombreuses autres ressources telles que le marbre, les pierres précieuses et autres et ce n’est pas tout. Au fait, « les recherches se poursuivent dans le secteur minier » a fait savoir le ministre qui a insisté sur les actions du gouvernement pour la mise en place d’un cadre attractif pour permettre aux de venir y investir sachant que l’Etat ne dispose pas d’un tel portefeuille. Mais avant, un début de modernisation du système d’exploitation de l’or de Perma est déjà effectif avec deux (02) compagnies qui ont démarré depuis un mis déjà en lieu et place des orpailleurs informels. Toujours pour asseoir et renforcer le cadre juridique, le Bénin a bénéficié de l’accompagnement de l’UEMOA et de l’Union Africaine, pour se doter d’un code minier qui sera bientôt voté et promulgué. C’est dire que les ressources existent et avec le cadre juridique que le Bénin est en train de mettre en place le Bénin, plusieurs compagnies se bousculent déjà pour venir s’installer. C’est le cas notamment dans le secteur pétrolier où on compte en attente, 21 compagnies dont de plus grandes qui ont réussi à asseoir leur notoriété partout dans le monde. L’exploitation desdites ressources se fera en toute orthodoxie avec la traçabilité des ressources générées sous la houlette aussi bien de l’autorité béninoise mais surtout de la banque centrale aussi va être impliqué dans la gestion de ces ressources. Toujours dans le cadre de l’exploitation du pétrole, l’invité du temps des moissons a bordé un autre projet important, le pipeline Bénin-Niger dont le chantier est en pleine évolution même si la pandémie du Coronavirus a ralenti récemment le chantier du moins la partie béninoise en raison de l’interdiction des techniciens Chinois chargés de l’exécution et incapables actuellement de sortir du territoire béninois. Ce projet, croit savoir le ministre, sera à la base d’une nouvelle révolution de l’économie vu le nombre d’emploi qu’il va générer, le trafic qui y sera lié et surtout les entrés que réaliseront le Bénin sur chaque barils qui transitera par Sèmè. Quant autres ressources à savoir, le marbre, le fer et la liste n’est exhaustive, « leur exploitation va démarrer bientôt. Nous avons entrepris des démarches vers des pays qui sont en avance sur nous et nous sommes accompagnés actuellement. Les prospections ont été faites sur le terrain. Il va y avoir l’installation bientôt d’une usine à Glo-Djigbé au niveau de la zone économique pour tailler, polir ce que nous avons comme pierres » a signifié l’invité qui a rassuré que le gouvernement travaille à une valorisation de toutes les potentialités minières du Bénin dans un bref délai. D’ailleurs, les études sont terminées et la phase de concrétisation des différents projets a démarré. L’Etat s’y investi à fonds. La preuve, il a entrepris de tut réaliser par endroit sur fonds propre et les sociétés d’exploitation viendront rembourser au file de l’exploitation.
Politique d’approvisionnement et de gestion de l’eau
Conscient de l’utilité de cette denrée, le gouvernement en place depuis avril 2016 nourrit de très grandes ambitions pour le secteur. De l’extension du réseau hydraulique aux initiatives de branchement promotionnel, le gouvernement entend parvenir à l’accès pour tous à l’eau en 2021, soit 10 ans plutôt que le délai mondial a rappelé le ministre invité. A cet effet, « nous avons décidé de commencer par les zones de concentration que sont Cotonou, Sèmè, Porto-Novo, Ouidah, Abomey-Calavi, le plateau d’Abomey, Bohicon, Agbangnizoun, Za-Kpota, Zogbodomey, Djidja, Parakou, Djougou » a confié le ministre avant d’indiquer « nous sommes à peu près trois millions de personnes impactées. Ce sont aussi des zones qui sont commercialement rentables pour la SONEB. Et le reste, qui est estimé à moins de deux millions d’habitants, verra les travaux démarré d’ici Mai ». Avec l’appui de plusieurs partenaires, les défis sont progressivement en train d’être relevé. S’il est vrai que les capacités de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb), se trouve limité face à la demande actuellement, « Nous avons donc décidé d’aller chercher l’eau souterraine et nous avons eu l’accompagnement du gouvernement qui nous a permis de réaliser un certain nombre de forages pour mobiliser la quantité complémentaire qu’il faut. Aujourd’hui, les installations sont en train de grandir et avec le contrôle du DG/SONEB, d’ici fin Mai 2020, nous allons réceptionner ces ouvrages et du coup régler la question de la ville de Savalou » a rassuré le ministre. Aussi, dans le département des collines, deux gros barrages verront le jour. Tout ceci permettra de disposer d’une quantité suffisante pour un grand nombre en vu d’attendre effectivement le défi l’eau pour tous au Bénin en 2021. A Zinvié et Abomey-Calavi, Ouidah dans l’Atlantique, à Cotonou, Porto-Novo, Sème-Kpodji, le même projet est également en cours et les chantiers seront livrés très prochainement. Il s’agit aussi bien de la mobilisation que de l’extension des ressources en eau. En effet « La vision du gouvernement est claire et nous sommes sur ce chemin. C’est d’assurer l’accès à l’eau potable à toutes les populations du Bénin à l’horizon 2021. Notre horizon c’est le 31 décembre 2021 et nous pensons pouvoir tenir le pari » a précisé le ministre. A cette échéance, la situation du milieu rural se verra considérablement améliorer en ce qui concerne l’eau potable. « Il y a une large campagne qui a couvert près de la moitié du pays pour mobiliser la ressource. Pour cette première phase achevée, les travaux de génie civil ont démarré et permettront de relier beaucoup de villages avec un seul système qu’on appelle Système d’approvisionnement en eau potable multi-villages au lieu de faire une AEV par commune. Ces AEV qui existaient vont être également réhabilitées et les extensions vont suivre. Ce qui est intéressant ici en milieu rural, c’est que la deuxième phase va couvrir l’entièreté de ce qui reste et ça être lancé bientôt pour permettre de finir avec les campagnes de forage pour la mobilisation de la ressource. C’est beaucoup plus les arrondissements qui seront les plus impactés en milieu rural.
De l’intervention du privé
Le secteur privé jouera un rôle important dans l’atteinte ces objectifs. «L’État jouera le rôle d’arbitre entre ces opérateurs privés et les communes. Il va y avoir des contrats qui seront signés sous le regard de l’État entre ces partenaires et toutes les communes. Aujourd’hui, c’est l’agence qui fait le travail pour le compte du gouvernement. Ce n’était pas l’agence mais les communes qui le faisaient. Mais n’ayant pas ce qu’il faut en termes de compétences, tout ça a été délégué à l’État ». L’apport des communes sera donc capital car, elles se verront progressivement transférer les compétences de gestion et l’Etat central n’aura plus qu’à juger de sa pertinence des initiatives et accompagnera.
De la qualité et de la gestion
« En matière de qualité, nous avons la meilleure qualité de l’eau au Bénin et vous pouvez questionner l’OMS » a fait savoir Samou Seidou Adambi. En ce qui concerne les perturbations, le ministre a évoqué les divers mobiles. L’opérateur n’en pas toujours le responsable d’où, il a exhorté les populations à) un peu plus de civisme et se sens de patriotisme. Selon le ministre, la Gestion des ressources intégrées en eau (GIRE) occupe une place capitale dans la politique de la gestion de l’eau au Bénin. En dehors de tout ça, il y a la réforme au niveau de la Direction Générale de l’Eau. Nous nous apprêtons à mettre en place une autre structure qui va s’occuper de la gestion de l’eau de nos barrages. Le gouvernement a donc mis en place tout le mécanisme qu’il faut pour pouvoir régler la question de l’eau définitivement dans notre pays. Quant à qualité de l’eau, le ministre évoque l’ODD N°6 qui au delà de l’accès, évoque la qualité et le Bénin est dans cette dynamique. « Nous avons recruté un expert qui a fini son travail et la présentation sera faite au gouvernement bientôt. Le document est déjà disponible auprès de tous les membres du gouvernement. Nous allons programmer et une fois que le document sera adopté, nous allons passer à la phase de mise en œuvre de tout ce qui aura été retenu comme projets. La Banque mondiale, la BAD sont des partenaires qui nous relancent quotidiennement parce que lorsque vous donnez de l’eau, sachez que ceux qui boivent doivent rejeter. Donc si on donne de l’eau à 100% de nos populations, on doit s’attendre à un autre phénomène si on ne gère pas correctement à savoir les maladies hydriques. Et si on veut éviter ça, il faut régler la question de l’assainissement et le gouvernement s’y attèle » a explicité l’invité. Toujours dans le cadre du traitement, le gouvernement a décidé récemment de l’installation d’une station de traitement de boue de vidange qui a déjà démarré à Sèmè. La commune de d’Abomey-Calavi accueillera un autre sans oublier Parakou. C’est dire de bonne politique est mise aussi une station a démarré à Parakou, financée par le gouvernement. Le milieu rural, est prisé dans cette initiative de traitement car, « c’est là où les partenaires veulent nous accompagner réellement pour que chaque foyer puisse gérer ce qu’il produit comme eau usée » a témoigné le ministre. Pour conclure, le ministre a rassuré les uns et les autres des diligences du gouvernement qui permettront à tous et partout au Bénin, de disposer de l’eau potable à l’horizon 2021.