La participation à la course aux députations dès avril prochain est conditionnée par l’obtention de certains documents administratifs dont le quitus fiscal. Une première qui oblige l’aspirant à se mettre en règle vis-à-vis du fisc.
Nafiou OGOUCHOLA
Le processus d’obtention du sésame a révélé que des hommes politiques devaient de très fortes sommes d’argent au fisc. De sources concordantes, plus de trois milliards FCFA auraient déjà été encaissés par la direction générale des impôts dans ce cadre. Fait ayant retenu l’attention de beaucoup et fait couler encre et salive, c’est la somme déboursée par un ancien chef d’Etat pour se faire accorder le quitus fiscal. Selon les informations reçues, Boni Yayi aurait versé environs 400 millions FCFA.
Les potentiels candidats aux législatives prochaines qui sont susceptibles d’être confrontés à une ardoise bien garnie par le fisc sont nombreux. En effet, plusieurs parlementaires sont à l’origine des hommes d’affaires qui, malgré leur mandat de député, ont toujours continué à exercer leurs activités génératrices de revenus. Ils sont propriétaires de grandes sociétés, de nombreuses maisons en location et des voitures de transport. De Bruno Amoussou à Issa Salifou en passant par Rachidi Gbadamassi, la liste des députés qui exercent des activités économiques d’envergure est longue. Sachant qu’un bon nombre de ces hommes politiques ont pris l’habitude et depuis longtemps de ne pas se mettre à jour vis-à-vis du fisc, il est évident que la note sera bien salée pour certains. De quoi contraindre ceux-ci à abandonner la course.Ainsi, pendant que d’aucuns y font face comme l’ancien chef d’Etat béninois, d’autres préfèrent jouer les règles de l’hésitation. Ce qui peut les conduire au retrait du jeu politique.
Cause du retrait de la course ?
La décision prise par certains candidats de ne pas convoiter un autre mandat législatif serait, à en croire certaines indiscrétions, liée au montant faramineux qu’il leur faudra débourser pour obtenir leur quitus fiscal. De sources bien informées, il ressort que certains habitués du Parlement ont jugé mieux ne pas se présenter en 2019, pour échapper du fait aux formalités d’obtention du quitus alors qu’ils ne sont pas sûrs de revenir à l’Assemblée nationale. Avec déjà plus de 1600 citoyens inscrits pour recevoir un quitus fiscal, il est clair que le fisc est en train de mobiliser d’importantes ressources qui serviront au financement des activités de l’Etat.
Légende : Le ministre des Finances, Romuald Wadagni