Une nouvelle analyse de l’Alliance mondiale sur la santé et la pollution (GAHP) vient de révéler que les pollutions environnementales de l’air, de l’eau et d’autres sources restent une grave menace mondiale qui tue plus de 9 millions de personnes chaque année.
Issa SIKITI DA SILVA
Bien que les communautés pauvres et marginalisées soient touchées de manière disproportionnée – plus de 90% des décès liés à la pollution surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, souligne le nouveau rapport, qui est une mise à jour de l’étude publiée en 2017 par la Commission Lancet sur la pollution et la santé. La nouvelle analyse du GAHP, qui démontre que l’impact de la pollution reste dévastateur et que les décès annuels n’ont pas baissé depuis 2015, réitère que la pollution est une menace planétaire. « La pollution a longtemps été considérée comme un problème réglementaire local, mais il est de plus en plus clair que ses moteurs et ses impacts sont mondiaux et profondément liés à nos choix en matière d’énergie, d’alimentation et d’infrastructure. Notre approche des solutions doit changer », a déclaré Jessica Seddon, chercheuse du World Resources Institute (WRI) Ross Center et auteur du nouveau rapport. En Afrique, un rapport de l’UNICEF note que les décès causés par la pollution de l’air ont augmenté de 57% en moins de trois décennies, passant de 164 000 en 1990 à 258 000 en 2017, entraînant une perte du Produit intérieur brut (PIB) de plus de 215 milliards de dollars par an.
A l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, les chercheurs ont pointé du doigt cinq sources majeures de pollution, à savoir le trafic routier, les industries agroalimentaires et chimiques, les poussières de sable du désert du Sahara, la combustion de bois pour la cuisson des aliments et le brûlage des déchets à ciel ouvert. « Un soutien urgent est nécessaire pour réduire la pollution de l’air ainsi que l’empoisonnement au plomb et à l’exposition aux produits chimiques dangereux. Les moteurs, la dispersion et l’impact de la pollution sur la santé transcendent les frontières nationales et exigent une réponse mondiale », martèle le WRI, une ONG environnementale basée à Washington. « L’air pur et l’eau sont des droits humains. Ces défis transcendent les frontières urbaines et nationales, et notre réponse doit également transcender ces frontières », indique le WRI, ajoutant qu’il est en train de travailler avec des partenaires du monde entier pour lutter contre la pollution de l’air et de l’eau de concert avec les objectifs climatiques et de développement. En Afrique, l’ « Urban Water Resilience Initiative » (Initiative pour la résilience de l’eau en milieu urbain), vise à aider 100 villes à générer davantage d’investissements directs dans la résilience de l’eau dans les années à venir.