Le taux d’inflation va connaitre une augmentation en 2022. C’est ce que renseigne le rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA de fin mars 2022.
Abdul Wahab ADO
Le taux d’inflation dans l’Union, selon le scénario central des projections, ressortirait à 4,9% en 2022, après 3,6% en 2021. A l’horizon de deux ans, soit au quatrième trimestre 2023, il s’établirait à 2,6%, soit dans la zone cible [1,0% – 3,0%], définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union. Le rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA de fin mars 2022 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) fait savoir que les risques entourant les prévisions de l’inflation sont globalement haussiers. Ils concernent la baisse de la production vivrière en 2022, en lien avec de mauvaises conditions climatiques ainsi que l’incidence de l’insécurité et des déplacements des populations dans certaines zones des pays sahéliens. Ils pourraient également provenir de l’aggravation des tensions sur les prix des produits alimentaires importés et des produits pétroliers, dans un contexte de persistance des contraintes de l’offre. Par ailleurs, la forte augmentation des coûts du fret des marchandises contribuerait au renchérissement des denrées alimentaires dans la Zone. Il faut signaler qu’au regard des perspectives économiques, au sein de l’Union, la croissance économique se consoliderait en 2022 et 2023, avec des taux respectifs de 6,1% et 7,9%. Ces performances résulteraient de l’accroissement de la production au niveau de l’ensemble des sous-secteurs des économies, en lien avec une demande intérieure vigoureuse. La gestion des finances publiques serait marquée par une consolidation budgétaire à partir de 2022. Ainsi, le déficit global, base engagements, dons compris rapporté au PIB, ressortirait à 4,9% en 2022 et à 3,8% en 2023, après 5,9% en 2021. Le taux de pression fiscale progresserait graduellement, sous l’impulsion des réformes menées par les États membres, pour s’établir à 14,1% en 2023. Cette orientation budgétaire serait également soutenue par la rationalisation des dépenses publiques, notamment des dépenses courantes. Les échanges extérieurs de l’UEMOA se solderaient par un déficit courant rapporté au PIB de 5,9% en 2022 et de 4,6% en 2023, après 5,8% en 2021. La réduction du déficit courant en 2023 s’effectuerait dans un contexte de hausse substantielle du volume des exportations de pétrole du Niger et du Sénégal. L’excédent du solde global de la balance des paiements se consoliderait progressivement en passant de 475,6 milliards en 2021 à 627,3 milliards en 2022 puis à 1.263,8 milliards en 2023.