Les ruelles de la ville de Parakou sont confrontées au ramassage abusif et illégal du sable destiné à la construction. Une activité très lucrative pendant la saison des pluies, à laquelle s’adonnent plusieurs jeunes et qui n’est pas sans conséquences néfastes sur l’état des voies. Face à cela, les autorités qui peinent depuis des années à endiguer ce phénomène, ont décidé cette année de revenir à la charge d’une manière plus subtile.
Plusieurs dégâts sont causés par le ramassage du sable dans les artères de la cité des Kobourou. Erosion du sol, rues très accidentées par la dégradation, les conséquences sont visibles pour tout usager de ces voies. Sur le terrain, cette activité ne semble toucher à sa fin, vu son caractère très lucratif ainsi que le manque de sensibilisation sur sa dangerosité.
Principaux pratiquants du ramassage du sable, les jeunes évoquent plusieurs raisons pour ne pas délaisser cette activité.
« C’est depuis mon CEP j’ai commencé à ramasser du sable devant notre maison. On attend après chaque pluie pour avoir plus de sable. On vend ça à de bons prix ; de 10 000f, 20 000f jusqu’à 40 000f, les prix varient en fonction de la quantité qu’on vend. Ainsi avec cet argent, on peut s’acheter beaucoup de choses et souvent préparer la rentrée prochaine », a affirmé Kabirou, élève passant en classe de 3e.
Cependant les plus âgés connaissent bien les méfaits du ramassage du sable sur l’environnement. Jouant la police civile, certains restent aux aguets afin de limiter les dégâts.
« On a constaté nous-mêmes à quel point les rues de notre quartier se sont dégradées à force de ramasser du sable. Depuis l’année dernière déjà, on essaie de surveiller chaque recoin afin d’empêcher les jeunes de continuer à le faire. Mais je pense que la Mairie ne joue pas son rôle. A chaque saison des pluies, les contrôles doivent s’intensifier pour amender ceux qui continueront de s’entêter », a proposé Safiou, habitant le quartier Madina.
De leur côté, les autorités comptent tout mettre en œuvre afin de faire entendre raison à la population et mettre fin à cette activité illégale. Le Chef du troisième arrondissement de Parakou, Ibrahim Chabi Mama, pense qu’il faut durement sanctionner les fautifs. Des sanctions qui doivent logiquement être accompagnées de sensibilisations envers la population.
« …Ramasser du sable dans la rue, ça c’est interdit. Ce n’est pas la première fois, les élus locaux en font une priorité, un suivi et les interventions qui vont à des amendes jusqu’aux peines d’emprisonnement. La sensibilisation a été tout le temps au rendez-vous. Il faut sensibiliser et sanctionner en même temps. Faire les deux à la fois », a-t-il martelé.
Il finit en situant les responsabilités dans une quelconque situation. Il précise que du ramasseur du sable, en passant par l’acheteur et le fabricant des briques provenant du même sable, tous encourent les mêmes sanctions.
Mouhamed Bouhari SAÏDOU (Correspondant Borgou-Alibori)