En plus d’être le quartier latin de l’Afrique, le Bénin depuis avril 2016, travaille inlassablement à devenir un quartier numérique. Les défis de ces premières décennies du XXIè siècle obligent. Sous la coupole du président Talon et grâce au PAG, plusieurs chantiers ont été lancés dont bon nombre achevé et d’autres encore en cours. Retour ici sur quelques grandes réalisations dans le secteur du numérique depuis avril 2016 au Bénin.
Bidossessi WANOU
« Transformer le Bénin en la plateforme de services numériques de l’Afrique de l’Ouest pour l’accélération de la croissance et l’inclusion sociale à l’horizon 2021» ; c’est l’ambition du président Patrice Talon et de son gouvernement. Cela nécessite une série d’initiatives soigneusement déclinée dans le Programme d’actions du gouvernement et qu’ils s’attèlent à mettre en œuvre depuis 2016. On dénombre ainsi, différents projets structurants dans le numérique qui a même pris son autonomie au remaniement du 05 octobre 2019 qui l’a détaché de la communication pour en faire à lui seul, un ministère dévolue aux chantiers du numérique et de la digitalisation. A l’heure du bilan de quatre années, on note avec satisfaction, la mise en place de nombreuses plateformes de services publics pour une dématérialisation progressive de l’administration. C’est ainsi qu’a été mis au point la plateforme « Service-Public.bj », le Portail National du Service Public du Bénin. Lancé en Mars 2020, ladite plateforme numérique offre aux citoyens l’accès aux informations sur plus de 250 services publics en ligne et la consommation des e-services disponibles sans la moindre mobilité. Principal facteur pour un important gain de temps, cette plateforme augmente la crédibilité de l’Etat de par la transparence et l’accès facile qui le caractérisent. C’est un outil dont la grande utilité a convaincu notamment par ce temps de pandémie du Covid-19 où les citoyens sont astreints au confinement. Dans l’administration publique en général, la majorité des agents bénéficient bienfaits de cette réforme. C’est sans compter le e-Visa, cette possibilité offerte au béninois de faire la demande de ce sésame de partout et la mise en œuvre de la Plateforme nationale d’interopérabilité. De la bancarisation des pensions et salaires à la dématérialisation de la quasi-totalité des obligations qui lient des opérateurs et investisseurs aux services des impôts, la modernisation de l’administration publique béninoise ne fait plus l’ombre d’aucun doute.
Plusieurs initiatives, le défi sécuritaire entièrement intégré
Dans la mise en place de ce nouvel environnement de prestation de service, le Bénin n’a pas omis les enjeux sécuritaires dans un univers où la cybercriminalité prend de l’ampleur. Ainsi, le Bénin a mis les garde-fous nécessaires, ce qui lui a valu d’être classé à la 8è place continentale en cybersécurité selon « Global Cybersecurity Index 2018». Cette performance est le fruit d’une lutte sans merci déclenchée par la police aux cybercriminels après l’accession à la magistrature suprême du président Patrice Talon. A côté, le gouvernement promeut les bonnes habitudes à travers des projets d’initiation de la grande masse au bon usage de l’internet. A preuve, il est organisé chaque année depuis 2018, « Bénin Digital Tour », une caravane de sensibilisation à l’usage des services numériques à l’intention des élèves, artisans et commerçants. A la faveur de cette initiative, plus de 1000 personnes ont été formées sur l’ensemble du territoire à une meilleure utilisation de l’internet. A cela, s’ajoutent la mise en place de salles numériques et de Points Numériques Communautaires (PNC) pour favoriser la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation des apprenants de même que les communautés au sein desquelles ces infrastructures numériques sont installées. Plusieurs classes numériques sont ainsi ouvertes dans quelques écoles béninoises. Tout cela augmente le besoin et appelle à une extension de la couverture. Et c’est pour répondre à ce besoin que, le gouvernement a entrepris le déploiement de plus de 2000 Km de fibres optiques dans le cadre du Projet de Développement des Infrastructures de Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication « PDI2T ». Aussi, D’autres e-services sont en cours de dématérialisation. Il s’agit de l’opérationnalisation du Portail Unique des résultats des examens et concours nationaux. Grâce à cette plateforme, les candidats aux différents examens voire concours et leurs familles, les responsables des établissements d’enseignements primaire et secondaire (écoles, lycées, collèges), n’auront plus besoin de se ruer vers les centres d’examens pour consulter les résultats. Depuis leurs interfaces mobiles ou desktop, ils pourront aisément accéder aux résultats. Et ce n’est pas tout. Dans chaque sous secteur, nombre d’autres projets sont en cours toujours pour une administration davantage intelligente. Il s’agit de la Plateforme Nationale de Paiement Electronique « PNPE» et du Fonds d’Appui à l’Entrepreneuriat Numérique pour faciliter une plus grande implémentation des jeunes qui s’illustrent dans le secteur et par là même, promouvoir de nouveaux emplois adaptés aux défis du numérique.
De mesures d’encadrement tarifaire
On a beau avoir une bonne couverture, une bonne qualité de connexion, il faut travailler à la rendre accessible à tous. Dans ce sens, le gouvernement a mis en place une politique d’encadrement tarifaire qui a induit la baisse du tarif moyen du Méga octet sur la période (2019) en passant de 2 FCFA à 0,9 FCFA, soit une réduction de 55% selon le rapport 2019 de l’Autorité de régulation de la communication électronique et de la poste (ARCEP). Le tarif moyen du Giga octet est actuellement livré à 900 FCFA soit 1,49 dollars US. Le service est fourni par deux opérateurs GSM du privé qui seront complétés les jours à venir par un service opérateur public, la Société béninoise d’infrastructures numériques, récemment entérinée. Les opérateurs privés qui accompagnent l’Etat, sont titulaires d’une licence d’exploitation de réseaux de télécommunications mobiles technologiquement neutre. Il faut signaler que l’internet mobile est le plus utilisé et est assuré par les opérateurs GSM pour un parc d’abonnés estimé à 6 499 553 contre 5 429 698 en 2018, soit une augmentation de 19,7%. Cette hausse du parc Internet mobile a entraîné une augmentation de la télé densité Internet mobile qui est passée de 47,8% en 2018 à 52,8% en 2019 selon l’ARCEP (2019).