Le lundi 9 mai 2022, un comité de notation de Moody’s Investors Service (Moody’s) a été convoqué pour discuter du projet d’émission de titres subordonnés de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Ainsi, la banque s’est vu octroyer la note de Ba1 au titre de son émission de 500 millions de dollars de titres subordonnés.
Félicienne HOUESSOU
La notation Baa1 de la BOAD reflète la bonne adéquation des fonds propres de la banque, malgré la faible qualité des actifs et un degré de diversification limité. Sa position de liquidité et de financement est tout aussi solide, équilibrant la forte position de liquidité de la banque grâce à son accès aux guichets de refinancement de la banque centrale et la disponibilité de ressources liquides contre sa faible diversification dans ses sources d’emprunt. Les principaux points soulevés au cours de la discussion du comité de notation ont été : Les fondamentaux de crédit, le niveau de notation de l’émetteur et les termes et conditions de la transaction, y compris la proportion de crédit en actions attribué. Selon l’agence de notation, la note Ba1 attribuée à la dette hybride est trois crans en dessous des notes d’émetteur à long terme de la banque et des notes senior non garanties de Baa1 sur examen pour une éventuelle dégradation. Moody’s Investors Service indique que les titres ont une maturité de 60,75 ans et ont une première date de refixation à 5,75 ans puis tous les 5 ans. A partir de la deuxième date de refixation, le coupon augmente de 100 points de base.
Les titres sont de rang égal avec toutes les autres obligations non garanties et super subordonnées présentes et futures de l’Émetteur. Selon Moody’s, les obligations ont des caractéristiques similaires à celles des actions qui leur permettent de recevoir un crédit d’actions de 75 %. Un crédit en actions de 75 % est généralement associé à un écart de trois crans entre la notation senior non garantie et la notation des instruments. L’agence indique également que la note d’émetteur de la BOAD fait l’objet d’un examen en vue d’une dégradation en raison de la pression continue sur la qualité des actifs de la banque et de son incapacité à recouvrer les paiements de tous les emprunteurs basés au Mali à cause des sanctions en cours imposées au pays par les institutions régionales. Les risques à la baisse pesant sur l’adéquation des fonds propres de la banque découlent également d’une instabilité politique plus large dans certaines parties de sa région d’opération.