Avant l’ouverture de la 27ème Conférence des Parties (COP27) de la Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC) le 6 novembre, les institutions régionales ouest africaines se sont réunies avec leurs Etats membres à Lomé, du 27 au 29 septembre 2022, pour préparer les négociations internationales sur le climat. Plusieurs points clés ont été retenus
Falco Vignon
Partie du monde le moins financé pour faire face aux défis du changement climatique, l’Afrique, notamment la partie ouest-africaine, participe à la 27ème Conférence des Parties (COP 27) pour se faire entendre et réclamer plus d’attention par rapport à ses besoins. Réunies les 27, 28 et 29 septembre 2022 en prélude au rendez-vous qui s’est ouvert ce 06 novembre, les institutions régionales ouest africaines ont, dans la dynamique de faire face aux défis du continent et de la région, dressé la liste de leurs attentes. Animées notamment par le Groupe Régional d’Appui aux Négociations Internationales sur le Climat (GRANIC) de la CEDEAO, les discussions de l’atelier ont pu aboutir au renforcement de plusieurs positions communes des négociateurs des Etats membres de la région, en cohérence avec la stratégie régionale climat de la CEDEAO ainsi que les Politiques et cadres stratégiques des autres institutions régionales (UEMOA, BOAD, CILSS). Les négociateurs se sont par ailleurs, entendus sur une organisation à mettre en place afin de représenter au mieux les intérêts de la région au sein des différents groupes thématiques prioritaires de négociation.
Les attentes prioritaires de la région
Pour juger du succès des négociations annuelles sur le climat, l’Afrique de l’Ouest met un point d’honneur sur des points clés. Il s’agit de :
- « Augmenter l’ambition de réduction des émissions de GES » : il est nécessaire que la Communauté internationale – et plus particulièrement les Etats émettant le plus d’émissions – revoit ses ambitions à la hausse en matière de réduction de gaz à effets de serre. Les objectifs des CDN actuelles et des stratégies à long terme doivent être augmentés pour maintenir l’objectif de 1,5°C au risque de générer davantage d’impacts irréversibles pour les pays les plus vulnérables ;
- Article 6 de l’Accord de Paris : pour générer de nouvelles opportunités de financements dans la région, les nouveaux mécanismes de marchés carbone doivent être immédiatement opérationnalisés, conjointement à la mise en œuvre du programme de renforcement des capacités par le secrétariat ;
- Adaptation : Passer de la planification à l’opérationnalisation de l’adaptation aux changements climatiques, notamment à travers la démonstration de l’avancement des travaux du Comité d’adaptation ;
- Pertes et préjudices : des progrès significatifs doivent être réalisés en vue de l’opérationnalisation du Réseau de Santiago sur les pertes et dommages (SNLD), il est nécessaire que la COP27 puisse enfin convenir des dispositions à prendre pour lancer officiellement le SNLD et apporter des réponses concrètes aux pertes et préjudices existants auxquels l’Afrique de l’Ouest doit inévitablement faire face malgré les efforts d’adaptation entrepris ;
- Finance climat : l’objectif de 100 milliards de dollars du Fonds vert pour le climat doit toujours être atteint en parallèle de la définition du nouvel objectif 2025. Par ailleurs, une facilité financière spécifiquement dédiée aux pays africains devrait être établie pour se concentrer sur leurs besoins et priorités en termes d’adaptation, dans la suite des promesses de la dernière COP à Glasgow, pour renforcer et accélérer l’accès aux financements spécifiquement dédiés à l’adaptation d’une part, les pertes et préjudices d’autres part ainsi que la REDD+