Le Groupe Intergouvernemental d’action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a démarré ce mardi 04 avril 2023, un atelier national de renforcement de la conformité de LBC/FT au profit des bureaux de change basés au Nigéria. C’est au NICON Luxury Hotel, à Abuja, au Nigéria que se déroule la formation jusqu’au jeudi 06 avril 2023.
Sensibiliser et développer une compréhension commune entre les parties prenantes ; renforcer la capacité des participants sur les questions de BC/FT au sein du secteur des bureaux de change ;
renforcer la supervision basée sur les risques du secteur ; offrir une plate-forme de partage d’expériences et de bonnes pratiques sur les questions de LBC/FT ; promouvoir la coopération, la coordination et la mobilisation au sein et entre les autorités compétentes pertinentes, l’autorité d’autorégulation (ABCON) et les opérateurs de change sur la manière de mettre efficacement en œuvre les mesures préventives de LBC/FT, sont les objectifs visés par le Giaba en organisant cet atelier. L’atelier de trois jours va servir de plate-forme permettant aux participants de partager leurs expériences et de favoriser la coopération et la collaboration pour une mise en œuvre efficace des mesures préventives de LBC/FT dans le secteur des changes. C’est près de (150) participants issus de la Banque Centrale du Nigeria, de la Commission de lutte contre les Crimes Économiques et Financiers (EFCC), de la Commission Indépendante sur les Pratiques de Corruption (ICPC), de la Cellule de Renseignement Financier du Nigéria (NFIU), de l’Association des Opérateurs de Bureaux de Change du Nigéria (Association of Bureau de Change Operators of Nigeria, ABCON) et les opérateurs des bureaux de change qui participent à la formation. En effet, selon un rapport sur le Blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme par le biais des prestataires de services informels et illégaux de change en Afrique de l’Ouest publié par le GIABA en 2020, les services de change, notamment les bureaux de change, sont l’un des secteurs de croissance les plus rapides des services financiers en Afrique de l’Ouest en termes de nombre de structures ayant vu le jour ces dernières années.
Par ailleurs, pendant que le Rapport d’Evaluation Mutuelle du Nigeria a mentionné que le pays comptait 4 798 prestataires agréés de change de devises avec des actifs de 469 734 000,00 USD, l’Évaluation Nationale des Risques (ENR) du pays de 2017 a identifié ce secteur comme le plus vulnérable au blanchiment de capitaux. L’ENR a répertorié plusieurs vulnérabilités associées aux bureaux de change (BDC), en l’occurrence une connaissance limitée des risques de BC/FT, une mauvaise mise en œuvre des mesures préventives de LBC/FT et un(e) faible supervision/suivi de la conformité à la LBC/FT. De plus, l’ENR a noté des préoccupations relatives à la prépondérance des BDC non-agréés (opérateurs du marché noir) et le fait qu’un certain nombre de transactions se font en espèces, ce qui constitue un risque sérieux de BC/FT. Cette formation vient donc à point nommé en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux dans la première puissance économique de l’Afrique.
Abdul Wahab ADO