Se consacrant à l’une des missions qu’elle s’est assignées, la Chaire UNESCO des droits de la personne humaine et de la démocratie de l’Université d’Abomey-Calavi, a organisé, jeudi 31 août 2023, un colloque sur la limitation des mandats politiques en Afrique. Occasion pour les enseignants-chercheurs et autres acteurs universitaires de présenter les résultats des travaux de recherche engagés sur la thématique.
Sylvestre TCHOMAKOU
En Afrique, face à une gouvernance régulièrement empreinte de prolongement des mandats présidentiels dans nombre d’Etats, les praticiens des droits de l’homme et de la démocratie s’interrogent sur les mécanismes pour consolider l’Etat de droit. C’est dans ce dessein que s’est déroulé à l’Université d’Abomey-Calavi, le colloque intitulé « Limitation des mandats présidentiels et Etat de droit en Afrique : droit et pratique ». Faisant suite à l’étude inscrite dans les activités de l’An 2 du projet de renforcement de l’éducation aux droits de l’homme en partenariat avec Amnesty International Bénin, laquelle étude a été financée par l’Union Européenne (UE), ce colloque a été l’occasion pour le Dr Thierry Bidouzo et M. Romain Midjresso, commis par la Chaire UNESCO DPHD, de présenter les résultats des travaux de recherche engagés pour contribuer au renforcement des droits de l’Homme et de la démocratie en Afrique. Procédant au lancement des travaux du colloque, le Titulaire de la Chaire UNESCO DPHD, le professeur Samson Igor Bidossessi Guèdègbé, tout en témoignant sa reconnaissance à l’Union Européenne pour avoir facilité financièrement la conduite de cette étude, n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude aux chercheurs qui ont accepté de contribuer à la promotion des droits de l’Homme et à la démocratie en Afrique à travers les résultats auxquels ils sont parvenus dans le cadre de cette étude. D’ailleurs, sur le sujet, les deux chercheurs dans leur présentation, ont, face aux enseignants-chercheurs, chercheurs, doctorants, étudiants et auditeurs, indiqué avoir adopté une méthode qualitative avec trois outils de collecte de données que sont : les entretiens organisés dans les départements de l’Ouémé-Plateau, notamment les communes de Ifangni, Sakété, Pobè, Dangbo, Adjohoun, Porto-Novo et Sèmè-Kpodji, et la revue documentaire ou l’observation effectuées sur diverses données recueillies dans les autres départements.
De par leurs recherches et résultats, les communicateurs se sont appuyés sur le postulat selon lequel la limitation des mandats présidentiels en Afrique est, d’une part, une ressource de consolidation de l’Etat de droit en ce sens qu’elle est un mécanisme de limitation du pouvoir politique et de facilitation de l’alternance au pouvoir ; et, d’autre part, une source de fragilisation de l’Etat de droit dans la mesure où elle est le principal motif d’affaiblissement de l’édifice constitutionnel et la source du néo-présidentialisme africain. Des débats, les participants, quoiqu’ils s’accordent sur la limitation des mandats présidentiels pour un bon, jeu démocratique, ne manquent pas de s’interroger sur son caractère indispensable pour un Etat de droit. Fort de la qualité des réflexions à cette rencontre, les participants ne se sont pas faits prier pour valider, à l’unanimité, les résultats des travaux de Thierry Bidouzo, Docteur en droit public, Enseignant associé à la Chaire UNESCO et Directeur scientifique du Civic Academy for Africa’s future (CiAAF) et de Romain Midjresso, Chercheur à la Chaire UNESCO DPHD. C’est à n’en point douter, une nouvelle marche vers le renforcement des droits de l’Homme et de la démocratie en Afrique.
