A Niamey, capitale du Niger, la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et des Établissements Financiers (FAPBEF) des pays de l’Uemoa, a démarré le lundi 20 décembre 2021, un forum de réflexion sur l’accès au financement des PME/PMI dans la sous-région. Présidée par le ministre des finances du Niger, Dr Ahmat Jidoud, cette rencontre réunit les acteurs du secteur bancaire et établissement financier.
Sylvestre TCHOMAKOU
Soumises à des conditions d’accès au financement peu appréciables, les Petites et moyennes entreprises/industries (PME/PMI) de l’espace communautaire méritent de meilleurs accompagnements pour non seulement porter la croissance économique de l’Union, mais surtout contribuer à résorber l’épineuse question du chômage des jeunes et de la promotion du « made in Africa ». Conscients de ce que leur engagement reste à améliorer pour mieux participer à l’éclosion des PME/PMI, les banques et établissements financiers de l’Uemoa, réunis sous la bannière de la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et des Etablissements Financiers (FAPBEF) des pays de l’Uemoa, ont engagé depuis hier, les discussions, en vue d’explorer les solutions adaptées pour faciliter l’accès au financement des PME/PMI. Il s’agit pour les participants d’analyser avec objectivité et sens de patriotisme les difficultés auxquelles font face les PME/PMI de l’Uemoa en matière de financement. Le caractère catalyseur de cette rencontre reste à confirmer dans la mise en œuvre des décisions qui en sortiraient. A l’occasion, la FAPBEF aura, entre autres, à rappeler aux participants le dispositif de financement des PME/PMI dans la zone Uemoa ; faire l’Etat de la mise en œuvre du dispositif par les acteurs, et enfin examiner les voies et moyens pour améliorer l’accès au financement des PME/PMI sur la base du dispositif. Une série de recommandations pratiques et applicables sont attendues à l’issue des échanges. Dans son propos liminaire, le ministre des finances du Niger, Dr Ahmat Jidoud, tout en reconnaissant la qualité du débat au cœur du forum, a rappelé l’urgence d’aller à des solutions concrètes. Selon lui, le manque d’accès aux services financiers à savoir les prêts à moyen et court terme, constitue un handicap majeur pour les PME/PMI dans la recherche et l’obtention d’un financement pour des investissements innovants nécessaires à leur développement. Il n’a pas manqué de souligner les difficultés qui émanent des PME elles-mêmes, à savoir, l’insuffisance dans le montage des dossiers d’appels d’offres, de demande de financement, et aussi en termes de capacités managériales. Intervenant, le Directeur National de la BCEAO Niger, Maman Laouan Karim a indiqué qu’« en convoquant ce forum, il me semble que la profession bancaire a voulu confirmer son engagement franc à atteindre notre objectif commun, celui d’un financement adéquat de l’économie pour une croissance saine et durable ». Pour sa part, la présidente de la FAPBEF-Uemoa, Nana Aïssa Ango, a réitéré l’engagement du secteur bancaire à mieux accompagner les PME/PMI à travers le financement de leurs besoins.
La BCEAO disposée au refinancement des banques
Saisissant l’occasion, le ministre des Finances du Niger a précisé que le comité de Politique Monétaire de la BCEAO a autorisé l’admissibilité au refinancement de la Banque Centrale des créances détenues par les Etablissements de crédit sur les PME éligibles au dispositif. Pour ce qui est des objectifs visés à travers le dispositif, il consiste à créer un environnement économique favorable au développement des PME/PMI et renforcer leur contribution à la création des richesses pour répondre aux besoins des populations, mais surtout contribuer à la résorption du chômage, en particulier celui des jeunes, grâce à un accès adapté au financement. Par ailleurs, il faut préciser, trois ans après la mise en place du dispositif, les résultats enregistrés ne répondaient guère aux attentes. A cet effet, la BCEAO a diligenté des enquêtes auprès des acteurs concernés en vue de cerner les raisons sous-jacentes aux performances peu reluisantes. Ces enquêtes font ressortir plusieurs causes principales à l’inefficacité du Dispositif, notamment le pilotage insuffisant du dispositif ; la faible implication de certaines parties prenantes ; la vulgarisation insuffisante du Dispositif ; la faible légitimité des structures d’Accompagnement et d’Encadrement (SAE) auprès des Banques et l’absence de synergie avec les banques et les organismes de garantie ; l’absence de subvention dédiée aux services fournis par les SAE aux PME ; le non-respect des critères d’éligibilité au Dispositif PME par certaines PME/PMI et la faiblesse de la qualité des dossiers soumis. Face à ces insuffisances relevées, il a été procédé à l’élaboration d’un nouveau Plan d’Actions qui a été adopté par le Conseil des ministres du 17 Décembre 2021. Ce plan d’Actions est décliné en quatre axes stratégiques à savoir l’amélioration du pilotage du Dispositif ; le renforcement de l’implication des acteurs ; l’harmonisation de l’appréciation du risque ; les mesures d’accompagnement du Plan d’Actions. Le succès des PME/PMI dépend sans doute de l’engagement collectif.