Le quotidien L’économiste du Bénin, le journal des décideurs a organisé le vendredi 17 novembre 2023, à son siège un Spécial club de L’économiste. Le thème des échanges entre les médias et trois experts est : ʺMarché et échelle : Déverrouiller l’Industrialisation grâce au commerce intra-africainʺ.
Belmondo ATIKPO
Les trois invités conviés aux échanges ont passé au peigne fin les grands axes de la problématique sur l’industrialisation de l’Afrique. Arsène FADO Expert Industriel ; ASSOUVI Coffi Dieudonné, Spécialiste de la diplomatie économique et Crépin OKOUOLOU, le directeur général de la Sté Sonimex SA ont croisé leur regard sur le thème général, ʺMarché et échelle : Déverrouiller l’Industrialisation grâce au commerce intra-africainʺ. Chaque expert en fonction de sa spécialité a éclairé l’assistance. Pour mieux décortiquer la problématique, la modératrice de la séance et les journalistes ont posé plusieurs questions aux experts comme : Quelles sont les difficultés rencontrées par les industriels africains ? Quelle politique industrielle faut-il adopter par les gouvernants africains pour une industrialisation réussie de l’Afrique ? Quelle est la place du Bénin aujourd’hui sur le marché africain ? L’industrialisation est-elle la solution contre la pauvreté ? Quel est l’avenir du développement industriel au Bénin ? Face aux préoccupations, les experts ont apporté des éléments de réponse. Pour Dr Dieudonné Assouvi de l’Université de Limoges en France et expert en industrie, le Bénin fait des efforts dans le domaine industriel. Il note qu’il y des esquisses d’industrialisation. Dr Assouvi prend pour exemple la concrétisation de la Zone industrielle de Glo-Djigbé. Pour lui, c’est une bonne initiative qui doit être renforcée et prendre en compte d’autres domaines. Mais il a fait remarquer qu’il y a encore du chemin à faire. A sa suite, le directeur général de la société industrielle SONIMEX a abondé dans le même sens. Crépin OKOUOLOU indique que l’industrialisation au Bénin et en Afrique avance à pas de géant. Il a cité en exemple quelques cas de succès d’industrie sous le régime Talon comme la GDIZ et d’autres qui réalisent des prouesses et apportent de la valeur ajoutée à l’économie nationale et africaine. L’expert Arsène Fado est revenu sur les expériences en matière d’industrialisation qu’il a découvertes grâce à ses nombreux voyages effectués à travers le continent. En Côte d’Ivoire, en RDC, il a noté des progrès d’industrialisation. Mais des efforts doivent être faits pour atteindre le niveau requis. Parlant du Bénin, Fado Arsène a salué les efforts de l’exécutif mais invite dans le même temps le gouvernement à maintenir le cap pour permettre au Bénin de rejoindre le cercle prisé des grandes nations industrielles. « Mais les africains ne sont pas encore prêts pour une véritable industrialisation et pour l’accroissement de leur économie », regrette Dr Assouvi qui voit le vert à moitié vide.
Il faut noter que ce spécial numéro du Club de L’économiste est organisé en marge de la Journée Mondiale pour l’industrialisation de l’Afrique. Une journée initiée pour inciter les pays à s’engager davantage dans le processus industriel, pour susciter une prise de conscience au niveau mondial et mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique. La journée de l’industrialisation décrétée par les Nations Unies permet chaque année d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des Africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde. Il ne s’agit plus seulement de produire, mais d’être compétitif pour espérer tirer profit des marchés de plus en plus ouverts et concurrentiels. Cette compétitivité nécessaire pour un accès facile aux marchés dépend de la disponibilité des ressources humaines qualifiées, d’infrastructures économiques viables, d’un cadre juridique favorable à la prise de décisions commerciales sur les marchés, afin de relever le défi de l’accès aux marchés, les pays doivent coordonner et harmoniser leurs points de vue, et parler d’une seule voix en matière de négociations commerciales, notamment dans le cadre de la Zone de Libre Échange Continental Africain (ZLECAF), des accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, et dans celui des négociations avec l’OMC.
L’émission « Le Club de L’économiste » : La question de l’industrialisation de l’Afrique débattue par les experts
