Les difficultés rencontrées dans la circulation des biens et personnes à la frontière entre le Bénin et le Nigéria ont ramené sur le tapis l’épineuse question de la dépendance de l’économie béninoise de celle nigériane. Mais depuis 2016, le gouvernement de la République du Bénin, s’attèle à réduire considérablement cette interdépendance factuelle.
Nafiou OGOUCHOLA
Le Plan d’actions du gouvernement de Patrice Talon avait été élaboré pour opérer des réformes afin de diversifier les sources de production de richesse au Bénin. En effet, dans le projet de loi portant gestion de finances 2020, conçu par la Direction générale du budget (DGAE) et mis en ligne sur le site internet du ministère de l’Economie et des finances, il y a plusieurs semaines, l’exécutif a dévoilé la stratégie mise en œuvre pour échapper au joug de l’influence du Nigéria sur l’économie béninoise : « Le gouvernement, quelques mois après son installation en 2016, a élaboré un programme d’actions orienté vers la résilience de l’économie et l’engagement de sa transformation structurelle. Ce plan est orienté d’une part, vers le renforcement des moteurs traditionnels de la croissance du Bénin comme l’agriculture et la promotion de nouveaux secteurs comme le tourisme, l’économie numérique et l’économie du savoir », a-t-on pu lire dans le document cité ci-dessus. Ainsi, depuis 2016, le gouvernement a entrepris de se préparer à résister à toutes éventualités du Nigéria pouvant mettre à mal l’économie du Bénin. Environ trois années plus tard, le projet de loi des finances gestion 2020 donne de bonnes nouvelles : « Les premiers résultats de cette stratégie montrent un affaiblissement du lien entre l’économie béninoise et celle nigériane », y a-t-on noté. Pour preuve, le document confectionné par la DGAE, a renseigné : « … en 2016, pendant que l’économie nigériane affichait une contraction de 1,6%, l’économie béninoise affichait quant à elle une croissance de 4,0%. Depuis 2017, le taux de croissance du Nigéria n’a pas excédé 2,0%. Celui du Bénin se situe entre 6,0% et 7,0% ». Or, sur la base des données disponibles avant 2015, les services du Fonds monétaire international (FMI) estimaient qu’un repli de 1% de l’économie nigériane provoquerait un recul de 0,3 point de la croissance au Bénin. C’était sans compter avec la volonté de l’actuel gouvernement de se soustraire aux soubresauts issus de l’influence de l’économie du grand voisin de l’est sur celle du Bénin. Ainsi donc, le Bénin avait un coup d’avance sur le Nigéria.
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