Des investissements lourds ont été faits en 2018 au Bénin. Les entrées nettes d’investissements directs au Bénin ont connu une hausse de plus de 4 milliards FCFA en 2018 selon la balance des paiements de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) de fin 2019.
Abdul Wahab ADO
102,370 milliards FCFA en 2018 contre 98.128,3 millions en 2017, soit une hausse de 4,242 milliards FCFA, constituent les entrées nettes d’investissements directs au Bénin. Les flux nets d’investissements directs en 2018 sont essentiellement constitués d’instruments de dette (111,221 milliards FCFA). En effet, selon le rapport de la balance des paiements de 2018 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les principaux secteurs dans lesquels ces investissements directs se sont consolidés sont les « transports et entreposages » (74,7% du total) et le « commerce de gros et de détail » (72,1%). Par contre, les flux nets d’investissements se sont inscrits en recul dans les secteurs de la « construction » (-27,3%) et de l’ «intermédiation financière, assurance et retraite » (-10,0%). Les principaux pourvoyeurs des flux d’investissements directs nets au Bénin en 2018 sont le Togo (52,9%), la Chine (36,2%), le Sénégal (12,2%) et le Nigeria (8,2%). Il faut mentionner qu’il y a d’autres éléments qui entrent dans la part des investissements.
La part des investissements de portefeuille de 2018
Le rapport sur la balance des paiements du Bénin mentionne que les flux financiers nets reçus au titre des investissements de portefeuille sont évalués à -53.967,2 millions FCFA en 2018 contre 54.519,3 millions FCFA, une année plus tôt. Cette évolution s’explique notamment par les émissions de titres réalisés par le Trésor public, qui se sont traduites vis-à-vis des investisseurs non résidents par une mobilisation nette par le canal des bons (+4.974,0 millions FCFA) et un remboursement net des obligations (-56.173,5 millions FCFA). En 2018, le Trésor public du Bénin a levé des ressources sur le marché financier de l’Union à hauteur de 273,3 milliards contre 503,6 milliards en 2017. Sur ces montants, les acquisitions des investisseurs non résidents sont ressorties à 177,2 milliards FCFA en 2018 contre une réalisation de 279,8 milliards FCFA en 2017. En ce qui concerne les remboursements, ils se chiffrent à 399,3 milliards en 2018 contre 339,8 milliards en 2017, dont 228,4 milliards FCFA en 2018 pour les investisseurs non résidents contre 207,4 milliards FCFA en 2017.
Les autres investissements de 2018
Le rapport de la BCEAO indique les autres investissements nets se sont soldés par un passif net de 396.344,1 millions en 2018. Ce niveau de réalisation est imprimé par les tirages nets effectués par l’Administration Centrale sous forme d’emprunts auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux et la dette nette des autres secteurs vis-à-vis des non résidents. Les tirages nets effectués par l’Administration Centrale sont ressortis à 283.349,8 millions en 2018, en progression de 164.703,8 millions FCFA comparativement à 2017. Les fonds ont été mobilisés principalement auprès de banques commerciales internationales pour l’opération de reprofilage de la dette et de l’asphaltage (223.048,8 millions FCFA), de la Chine (30.362,5 millions), de la Banque Mondiale (40.949,6 millions FCFA), de RABOBANK Belgique (28.242,3 millions FCFA), de la Banque Africaine de Développement (7.166,1 millions FCFA ), de la Banque Islamique de Développement (7.634,5 millions), de l’Agence Française de Développement (3.338,8 millions FCFA), du Fonds OPEP (2.882,4 millions FCFA) et de la Banque Européenne d’Investissement (2.380,7 millions FCFA). Les tirages ont été affectés au financement de projets et programmes de développement dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’environnement, de l’éducation, de l’agriculture et des télécommunications. Ils ont également servi à rembourser la Banque Ouest Africaine de Développement (64.706,4 millions FCFA) et des banques locales, dans le cadre du reprofilage de la dette publique. En ce qui concerne les autres secteurs, les transactions enregistrées au titre des autres investissements se sont traduites par un engagement net de 113.793,3 millions FCFA vis-à-vis des non résidents. Ces engagements sont constitués de numéraire et dépôts (101.331,6 millions FCFA) et de crédits commerciaux (7.711,6 millions FCFA). Ces évolutions sont notamment en relation avec les transactions d’exportations et d’importations de biens et services.