Elles sont nombreuses, ces entreprises dans les départements du Mono et le Couffo qui éprouvent d’énormes difficultés dans plusieurs domaines ceci, à cause des différentes mesures prises par le Togo pour éradiquer le coronavirus sur son territoire. Conséquence, certaines boutiques fermées et des centres commerciaux qui peinent à se retrouver.
Romuald NOUDEDJI
« J’ai fermé ma boutique depuis le 25 mars dernier à cause de la frontière Hillacondji qui est fermée. La majorité de mes articles provient du Togo. J’avais lancé des commandes et c’est durant cette période que le Togo a fermé ses frontières terrestres notamment celle de Hillacondji», affirme Rodrigue Goussi, gérant d’une boutique dans la cité des Kotafons. Tout comme lui plusieurs commerçants vont dans les marchés de Lomé tels que vogan, le grand marché, le marché d’Atakpamé, le Marché de Kétao, le marché de Togoville pour acheter des articles afin de venir les revendre aux clients au Bénin. Un commerce qui s’est installé depuis plusieurs années dans les départements du Mono et le Couffo, les nouveaux comme anciens vendeurs s’adonnent à ça. « Au début j’achetais mes marchandises au Bénin mais depuis un certain temps on m’a montré un bon circuit à Lomé », explique Rosine Nouantin, une commerçante des pagnes. Mais, le vendredi 20 mars 2020 le gouvernement Togolais a pris une décision qui va bouleverser les choses. En effet, à travers un communiqué, en date du vendredi 20 mars 2020, le gouvernement togolais a adopté une série de mesures pour éviter la propagation de l’épidémie du Covid-19 sur son territoire dontla fermeture pour deux semaines, à compter de du vendredi 20 mars 2020 à minuit de toutes les frontières terrestres. « Même si cette mesure ne s’applique pas aux marchandises avec les difficultés qu’on éprouve le mieux c’est de laisser et rester à la maison», explique dame Alice une commerçante de friperie à Grand-Popo. Depuis l’annonce de cette décision, les activités tournent au ralenti. Certains commerçants qui achètent les marchandises au Togo et qui viennent livrer en même temps dans le marché d’Azovè sont obligés d’arrêter leurs activités à cause du circuit qui est momentanément fermé. Ce qui a fait que dans le marché d’Azovè, c’est le calme total. « J’ai été informé à la dernière minute et je n’avais pas d’argent sur moi pour payer d’autres marchandises avant la fermeture des frontières. Ce qui fait qu’aujourd’hui ma boutique est vide. Qu’est-ce qu’il faut faire ? » Dixit Laurent Goudja, un commerçant à Azovè. Pour beaucoup, cette mesure a été une surprise générale et personne ne s’y attendait pas. « Vous savez qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs donc ces mesures sont pour notre bien. Moi je comprends que la santé n’a pas de prix et que si l’on vit on peut rattraper tout ça », explique Elisabeth Bada, une vendeuse de chaussures à Azovè. Si certains se donnent le courage indien afin de survivre malgré les dégâts causés, d’autres souffrent énormément. Et pour cause, les clients ont commandé des articles et ils ont déjà envoyé l’argent au fournisseur et du fait que les frontières soient fermées, ils n’ont pas reçu ces marchandises. « Je suis obligé de quitter la boutique pour échapper aux insultes. C’est vraiment compliqué », nous fait comprendre dame Mauricette une commerçante à Azovè. Les uns et les autres affirment clairement que cette maladie est venue pour paralyser leurs activités.