C’est inédit au Bénin. Un centre hospitalier privé qui va s’intéresser de la santé des prisonniers. C’est le nouveau défi que s’est lancé le directeur exécutif du centre de santé ONG-BIDOSSESSI 2A.BA. Selon le Dr Simon Seto, il est inadmissible que les prisonniers meurent pour de simples pathologies comme la hernie. Il est parti d’un amer constat pour se lancer ce défi fou qui consiste à faire le tour des centres pénitentiaires pour opérer les détenus souffrant de ce mal qui les tuent au nez et à la barbe de tous. Il compte aussi réunir les moyens de partout pour réussir cette mission noble. Lisez plutôt l’interview qu’il nous a accordée !
1-Présentez-vous à nos lecteurs
On m’appelle Simon SETO Bidossessi. Je suis infirmier diplômé d’Etat, contrôleur d’action sanitaire, médecin d’Etat diplômé et chirurgien des hôpitaux à la retraite. Je suis le directeur exécutif de l’Ong (Organisation non gouvernementale) BIDOSSESSI-2A.BA. Je suis le médecin-chef de sa composante médico-chirurgicale. Son siège est à Abomey-Calavi plus précisément à Zogbadjè derrière le centre émetteur de l’Ortb.
2-Dites-nous en quoi consiste votre projet ?
Ce projet vise la prise en charge gratuite des prisonniers porteurs d’affections chirurgicales ambulatoires qui en plus de la privation de la liberté, souffrent dans leur chair et leur âme du fait de ces maladies.
3-Qu’est-ce qui vous a inspiré à mettre en place ce projet ?
C’est juste une image macabre que j’ai vue et j’ai eu la chair de poule à décrire souvent. En effet, il s’agit d’un gros garçon, torse nue, couché à même le matelas dans un lit d’hôpital aux urgences, juste un slip pour cacher le sexe, le ventre tendu et ballonné puis menotté au chevet de son lit. Ce gros garçon est un prisonnier porteur d’une simple hernie qui en absence d’une prise en charge, développe les complications de la pathologie jusqu’à la mort. A BIDOSSESSI, nous voulons dire « Plus jamais ça » en initiant ce projet « Un grain d’amour pour cœur en détresse ».
4-Où en est vous actuellement ?
Nous avons réalisé avec succès la campagne pilote à la prison civile de Ouidah où l’Ong a pris en charge 10 (dix) malades porteurs de hernies. Depuis lors, nous avons compris que la pathologie existe bel et bien et que les gens en meurent régulièrement. Que nous pouvons délocaliser le bloc opératoire dans une salle d’hospitalisation d’une infirmière de prison et travailler. Actuellement, nous sommes à l’étape préparatoire de la 2ème phase où, avec l’aide de l’Association Michel Jestui pour l’enfance, partenaire privilégié de la Fondation Ajavon Sébastien Germain, nous avons obtenu gratuitement une ambulance super équipée que nous avons transformée en un Bloc Mobile.
5-Existe-t-il des goulots d’étranglement pour l’aboutissement de ce projet ?
Actuellement, nous avons besoin de l’aide financière de tout le monde pour démarrer effectivement le projet. Nous actons d’acheter les médicaments, des consommables du bloc, d’acheter du gas-oil et puis motiver le chauffeur et toute l’équipe du projet à être à pieds d’œuvre et actifs tout le temps.
6-Comment comptez-vous les surmonter ?
Nous sommes en train de taper à toutes les portes, d’appeler toutes les bonnes volontés à se manifester pour apporter leurs contributions à l’aboutissement de ce projet noble et humain. Tous les prisonniers ne sont pas des criminels et l’article 3 des ODD (Objectif de Développement Durable) indique qu’il faut assurer la bonne santé et promouvoir le bien-être de tous et tous les âges. Nous laissons par la même occasion notre contact qui est le 97775697 pour tous les appels en vue d’un don en nature ou d’un accompagnement.
7-Avez-vous des soutiens des autorités du pays ou bien vous vous battez tout seul ?
Pour le moment, nous attendons les soutiens. Au-delà de l’autorisation d’accès dans les prisons pour les interventions, nous continuons de les appeler au secours pour qu’on aille aider les prisonniers. Mais pour l’heure, nous nous battons tout seul.
8-Un mot pour conclure cet entretien…
Merci de nous avoir donné cette opportunité de dire à la face du monde que nos frères et sœurs meurent tous les jours dans les prisons pour peu et il faudra un jour y mettre un terme. C’est notre devise « Aimer et Servir ».