La parution no 1354 du 6 mars 2019 a traité un article intitulé : Entreprenariat féminin : les contraintes psychologiques et culturelles à la base des échecs. Après avoir décortiqué le contenu de cette production médiatique, Barnabé Désiré Dahoui, nanti d’un master en Sciences du mariage et de la famille à l’institut pontifical Jean-Paul II, s’est proposé d’apporter son grain de sel au débat sur l’émancipation de la femme béninoise. Par le biais d’une contribution parvenue à notre rédaction, il a fait un diagnostic personnel de la situation des femmes et proposé une alternative pour une solution durable et consensuelle. Lire ci-dessous, l’intégralité de sa contribution.
Contribution de Barnabé Dahoui
Le plus grand obstacle qui freine ces ‘’businesswomen’’ tant en Afrique en général et au Benin en particulier est la mentalité conservatrice qui veut que la femme reste à la maison pour s’occuper de la famille… (Entreprenariat féminin : Les contraintes psychologiques et culturelles à la base des échecs. Journal l’économiste no 1354 du 06 mars 2019). Une telle affirmation est la bienvenue dans un monde où la pression économique donne lieu à une lutte sans merci, où même les époux se tournent le dos pour se battre chacun de son côté et enfin s’éloigner de l’essentiel qu’est la construction de l’humain en soi et autour de soi. Dans l’opulence, beaucoup ne finissent-ils par se mordre le doigt ?(cf Marc 8, 36) Allons-nous, nous laisse remporter par des idéologies qui sapent notre identité culturelle et remettent en cause le sens de l’humain à avoir ? Alors, la mentalité conservatrice qui veut que la femme reste à la maison pour s’occuper de la famille serait-elle pour ou contre le progrès économique ?
La promotion des individualités est à la base de nombreuses discriminations qui continuent de secouer l’économie planétaire jusqu’à infester sensiblement la conjugalité. La revendication des droits ici, semble occulter la domesticité. La femme, procréatrice par excellence, abusée, recherche désormais son autonomie et à être rétablie dans ses droits. Or l’économie a besoin non seulement de bras valides, mais surtout des hommes et des femmes vertueux capables d’attention à la personne humaine à partir du berceau. La procréation ne pouvant se faire sans un rapport bienveillant à l’autre sexe, et celle-ci en un lieu précis et approprié, ne nécessite-elle pas un regard plus dynamique pour une économie d’envergure ?
La conjugalité tributaire de la féminité et de la masculinité a besoin plus de la sponsalité (don de soi) pour une humanité renouvelée en soi et autour de soi( cf Basile Adjou Moumouni, le code de vie du primitif, sagesse africaine selon ifa (abla aklan/ aba nd’akan/obaran,okanran) tome 2 p174).
Une économie humanitaire digne du nom peut-elle prospérer si l’absentéisme dans le foyer commence à prendre ces derniers temps malheureusement pour des raisons qui méritent qu’on s’y attarde ? Cet abandon de la petite entreprise conjugale met à mal la continuation du ‘’travail’’ de la construction de l’homme quia commencé depuis la fécondation avec la participation subjective de la femme. Si l’homme doit aller chercher de quoi subvenir au besoin de la famille, ilne devrait pas s’y perdre, la sphère du publicne lui procure qu’un honneur et un bonheur mitigés, ‘’une compétence quelconque (ingénieur, technicien, médecin, artiste ou autre talent) n’est vraiment valorisée que s’il ou elle peut démontrer son produit personnel sur le terrain. Une rémunération d’emploi quelque élevée qu’elle soit, ne peut combler ce déficit d’autoréalisation…’’[1] Damien A. Eklu-Natey, développement Africain, la voie du renouveau ? Éd jardin d’éveil juillet 2017 p 26.
Un adage Nagot le martel ainsi ; ‘’Dekpe ko si l’odja, ile lo wa.’’.ce qui peut se traduire par ‘’la bravoure ne se mesure pas au marché mais plutôt à la maison’’ ou mieux encore le yoruba de dire ‘’ile ni a ti un ko eso re ode’’ c’est de la maison que la beautése prépare pour le public. La beauté, ou mieux la bonté qu’est l’homme [1](Cf Maurice. NEDONCELLE, vers une philosophie de l’amour et de la personne, Aubier-Montaigne, Paris 1957,29) ‘’se prépare’’ de très loin dans la sphère du privé, dans la stricte intimité et continue son développement dans le sein maternel et trouvera son relais dans la sphère familiale, dans le ménage. N’est-ce pas là un désir de respect de l’ordre naturel ? Ce désir de respect il faut le reconnaitre, va avec ses contraintes qui sont d’ailleurs inhérentes à la vie.
Si la modernité semble offrir beaucoup de facilités en occultant la domesticité de nos jours, c’est avec ses misères qui promeuvent l’individu et détruisent l’humain en lui détruisant ainsi le monde. S’il y a des cultures qui ont compris cela depuis la nuit des temps, ceci est à leur avantage pour plus de bonheur dans les maisons et dans la société. L’essentiel est de pouvoir prévenir les abus et de chercher à promouvoir le vis-à-vis. Ceci n’est que le déploiement des qualités féminines en soi peu importe le sexe. Ainsi la femme où qu’elle se retrouve, n’aura plus à se plaindre en sa qualité de mère, entrepreneure par essence dans presque tous les domaines de la vie aussi bien dans le privé que dans le public, elle est et demeure la femme battante que la société a de la peine à reconnaitre malheureusement. ‘’La journée internationale des droits des femmes disparaitra lorsqu’il sera naturel de voir autant de femmes que d’hommes à tous les échelons de l’entreprise et de la société.’’ (Erick Haehnsen, www.infoprotection,fr. À l’occasion de la 42ejournéeinternationale des droits des femmes ; Comment font celle qui réussissent. Consulte le 15mars 2019 à 5h58)
Alors, on ne saurait taxer aucune culture de rétrograde si l’économie se définie tout d’abord par l’administration de la maison, pourvoyeuses de ressources humaines aux entreprises du lendemain entendu que ‘’l’entreprise conjugale‘’ est à la croisée des chemins pour un développement aussi bien personnel que communautaire avec la participation toute particulière et incontournable de la génitrice par excellence. Si les nations unies en sont à la 42ejournée, le Bénin à sa 24e, la culture FON au Benin célèbre la femme chaque semaine à travers le ‘’gnonnouzangbe’’ le jeudi. Ne gagnerons nous donc pas à rechercher davantage ce qui valorise la femme dans nos cultures afin d’apporter notre contribution à l’édification de l’humanité et combattre le sexisme ? L’Afrique pour sa part, ne l’oublions donc pas est le berceau de l’humanité.