Le Programme de promotion des investissements privés dans le secteur des énergies solaires (PPIPS) est le nouvel instrument de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour doper l’énergie solaire en Afrique de l’Ouest. Il profitera essentiellement au Bénin, au Burkina Faso, à la Guinée Bissau, au Mali, au Niger et au Togo.
Félicienne HOUESSOU
Le PPIPS doté de 165, 958 milliards de FCFA est destiné au secteur privé à travers le soutien technique et financier sous forme de prêts directs concessionnels. Il vise à créer un cadre favorable à l’investissement privé dans le secteur des énergies solaires, en levant les barrières financières et techniques. Les pays de l’Afrique de l’Ouest les moins avancés en termes d’accès à l’énergie vont bénéficier de ce nouveau mécanisme innovant de financement de la BOAD pour promouvoir les investissements privés dans l’énergie solaire. Le programme a été financé par le Fonds vert pour le climat (FCFA 40 milliards), la BOAD (FCFA 40 milliards) ainsi que des institutions financières locales et le secteur privé. Le PPIPS permettra d’éviter l’émission de 4,8 millions de tonnes de CO2 équivalent (TCO2eq) participant ainsi à la mise en œuvre des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) des Etats membres. En effet l’énergie solaire ne rejette presque pas de C02 dans l’atmosphère. Seules la production des panneaux solaires et la fabrication des batteries résultent de processus industriels émetteurs de CO2. L’ensemble des émissions de gaz à effet de serre générées au cours du cycle de vie de l’énergie solaire reste à 96 % moins élevé que le charbon, et à 93% moins élevé que le gaz. Outre ses bienfaits écologiques, les installations solaires sont généralement amorties au bout de 13 ans, et ont une durée de vie de 30 ans. Elles peuvent donc permettre d’économiser l’équivalent de 17 années de consommation d’électricité.
Les six (06) pays ciblés par le PPIPS font face à une véritable insécurité énergétique due à une faible production et à une forte dépendance à l’égard des combustibles fossiles, qui engendrent un coût élevé de l’électricité. Une situation qui impacte négativement le processus de développement durable de la Région. Seuls, les pouvoirs publics sont incapables de pallier à l’ensemble des problèmes qui découlent de cette situation car ils ne disposent pas des ressources financières suffisantes et adaptées. Il est donc urgent de parvenir à attirer des investisseurs privés en vue de renforcer et de diversifier la production d’électricité propre dans la Région. L’accroissement des investissements privés dans les énergies solaires porté par le programme repose sur une approche de financement innovant qui vise à atténuer les risques des entrepreneurs mais également ceux des financiers. Au début du programme, le solaire ne représentait que 5% du mix énergétique de la Région. A son terme, les pays cibles devraient parvenir à quadrupler leur capacité de production d’énergie solaire. L’objectif à l’horizon 2030 est d’atteindre une capacité de 1 192 MW.