La réalisation de la vision d’une Afrique numérique nécessite le développement de solutions numériques locales. Le continent ne compte que sept start-up licornes, c’est-à-dire des entreprises technologiques dont la valeur est supérieure à 1 milliard de dollars. Pour son essor, l’Afrique prévoit de développer son économie numérique et d’investir dans la promotion des start-ups locales.
Falco Vignon
L’économie numérique africaine vaudrait 712 milliards de dollars (680 milliards d’euros) d’ici à 2050, soit 8,5 % du PIB continental. Un secteur porteur qui justifie la mise en œuvre de la stratégie de transformation numérique de l’Union Africaine pour l’Afrique 2020-2030. Il faut accepter qu’un futur numérique n’arrive plus, il est là. Il nous reste à décider si, en tant qu’Africains, nous aurons une progéniture en façonnant l’agenda de la numérisation de demain autour de nos valeurs et priorités spécifiquement africaines. En témoigne la vision de Lazarus Chakwera, Président de la République de Malawi. La réalisation de la vision d’une Afrique numérique requiert le développement de solutions numériques purement africaines. Des experts appellent à investir dans la promotion des startups locales. Le continent compte uniquement sept start-up licornes c’est-à-dire des entreprises technologiques dont la valeur est supérieure à 1 milliard de dollars. L’Afrique devrait et doit être un leader dans cette transformation, car notre population jeune est déjà stratégiquement positionnée pour créer des solutions numériques sur mesure aux problèmes africains qu’elle comprend mieux que quiconque. La digitalisation du continent africain s’opère dans un environnement où la réduction de la fracture numérique évolue moins vite que la croissance de la demande en infrastructures numériques. L’Union Africaine recommande aux gouvernements d’œuvrer dans quatre chantiers-clés susceptibles d’asseoir véritablement la transition numérique du continent, la cybersécurité, la protection de la vie privée et des données personnelles, les compétences numériques et le développement des capacités humaines. L’organisation panafricaine estime également que le défi de la digitalisation passe par la réussite de la transition énergétique du continent. Aujourd’hui, il faut se digitaliser pour améliorer nos services publics, il faut se digitaliser pour que nos entreprises soient plus productives et justement, il n’est pas possible d’atteindre cet objectif avec une plateforme informatique traditionnelle. Il faut avoir une nouvelle génération d’outils. Il faut aller vers des infrastructures de grande taille mutualisée dites de data centers pour accélérer cette digitalisation. Le premier point de débat est autour de la viabilité de ces infrastructures dans un environnement aux carences énergétiques, aux difficultés d’accès à internet. Après, le deuxième débat est culturel. La vision du Président de la République de Malawi est partagée par Anthony SAME, Directeur Général de ST Digital. Une étude de l’Union internationale des télécommunications révèle qu’un gain de 10% de la pénétration du haut débit mobile engendrerait une hausse de 2,5% du PIB par habitant en Afrique. Pour des spécialistes de l’Union Africaine, la Zlecaf va également offrir une opportunité de réduire la fracture numérique si l’inclusion des jeunes, qui représente 65% de la population, est prise en compte.
