Les besoins de financement supplémentaires des pays à faible revenu (PFR) pour faire face à l’héritage du COVID, reconstituer les réserves externes et accélérer la convergence des revenus s’élève à environ 440 milliards de dollars sur la période 2022-2026, vient de révéler le Fonds monétaire international (FMI).
Cette estimation n’inclut pas les 57 milliards USD supplémentaires de besoins de financement en 2022-23 en raison de la guerre en Ukraine, insiste le FMI dans son rapport de décembre intitulé « Macroeconomic developments and prospects in low-income countries 2022 ».
« Les chocs combinés de la pandémie et de la guerre de la Russie en Ukraine ont touché les PFR de manière disproportionnée. Ils sont désormais confrontés au défi de la reprise de la convergence des revenus dans le contexte d’un environnement économique mondial faible et incertain », a souligné le FMI. Malgré cela, pendant que la communauté internationale et les institutions multilatérales intensifient leur soutien aux PFR en fournissant des conseils politiques, un financement et un renforcement des capacités, le FMI appelle les décideurs politiques de ces pays à fournir des efforts supplémentaires pour relever des défis à court et à long termes. Ces défis consistent, entre autres, à lutter contre l’inflation, protéger les plus vulnérables, préserver la croissance, contenir les vulnérabilités de la dette et gérer les risques du secteur financier.
Une première
La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont considérablement dévissé les économies des PFR et depuis 2020, 90 millions de personnes sont tombées dans l’extrême pauvreté, une première en plus de vingt ans, rapporte la Banque mondiale. A en croire le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les ménages les plus pauvres sévèrement touchés par cette double crise se trouvent dans les Balkans, dans les pays de la région de la mer Caspienne et en Afrique subsaharienne (notamment dans la région du Sahel). Conséquemment, le FMI lance un appel solennel aux pays à maintenir des cadres de politique budgétaire et monétaire crédibles.
En attendant, poursuit cette institution de Bretton Woods basée à Washington, ils ne doivent pas non plus perdre de vue les problèmes à plus long terme, tels que la pauvreté, les inégalités, le changement climatique et la digitalisation.
Ceci constitue des actions décisives sur les réformes structurelles qui libèrent le potentiel de croissance et vont accélérer le retour des PFR sur la voie de la convergence des revenus. En outre, le développement des capacités de gestion de la dette publique jouera également un rôle important en permettant aux PFR d’atténuer les vulnérabilités de la dette et de couvrir durablement leurs besoins de financement, indique le FMI.
Dasilva SIKITI Issa
