La Direction Nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pour le Bénin a organisé le vendredi 25 février 2022 par visioconférence via Google Meet, la journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’année 2020. La cérémonie a connu la participation d’une cinquantaine d’invités provenant de l’administration publique, des organisations internationales, du secteur privé, des banques, des universités et centres de recherche de même que les membres du Comité National de la Balance des Paiements.
Abdul Wahab ADO
Les travaux de la journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’année 2020 ont permis de passer au scanner les résultats de la balance des paiements de l’année 2020 et de la position extérieure globale à fin décembre 2020 du Bénin. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture, dans son mot de bienvenue, Emmanuel ASSILAMEHOO, Directeur National de la BCEAO pour le Bénin a présenté les objectifs de la journée de diffusion des comptes extérieurs qui est à sa 14ème édition. Dans son intervention, Hermann Orou Takou, Directeur de Cabinet du ministère de l’économie et des finances, représentant du ministre d’Etat, a expliqué que cette journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin, permet d’analyser les données macroéconomiques du Bénin en 2020 et les résultats obtenus dans divers secteurs d’activités. La modération du débat a été assurée par Laurent HOUNSA, Directeur Général de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie.
Après les discours d’ouverture, les principaux résultats des comptes extérieurs ont été présentés aux participants par Didier Noukpo de la Direction Nationale de la BCEAO pour le Bénin. Selon les statistiques, en 2020, les échanges extérieurs du Bénin se sont déroulés dans un contexte international marqué par la pandémie de Covid-19 et une activité économique nationale dont le taux de croissance est estimé à 3,8% pour l’année 2020, contre 6,9% un an plus tôt. Le solde global de la balance des paiements affiche un excédent de 306.937,9 millions en 2020 à la suite de l’excédent (45.550,6 millions) de l’année 2019. Cette évolution traduit un excès de couverture du déficit des transactions courantes par l’excédent du compte de capital et les entrées nettes de flux financiers enregistrées en termes d’investissements de portefeuille et d’investissements directs.
Quant au déficit des transactions courantes, il s’est réduit en ressortant à 1,7% en 2020 contre 4,0% en 2019, en relation principalement avec une diminution plus forte des importations de biens (-11,8%) comparativement aux exportations de biens (-3,9%). Cette évolution est à mettre en relation avec l’évolution de la conjoncture économique durant l’année sous revue et l’état des relations économiques avec le Nigeria. En ce qui concerne le revenu primaire, son déficit s’est creusé de 28.216,5 millions pour se situer à 69.698,2 millions en 2020 en liaison avec les intérêts payés sur les titres de créance et des autres investissements. L’excédent du revenu secondaire s’est établi à 162.594,5 millions en 2020 contre 127.074,2 millions une année plus tôt, grâce à la solidarité internationale pour la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Le compte capital est ressorti excédentaire de 100.503 millions
Le compte de capital est ressorti excédentaire de 100.503,0 millions au cours de l’année sous revue contre 116.304,1 millions en 2019, en liaison avec la conjoncture internationale difficile. S’agissant de la Position Extérieure Globale (PEG), les résultats ont été présentés par Sèmevo Tamingon Célestion de la Direction Nationale de la BCEAO pour le Bénin. Selon les données, la Position Extérieure Globale dégage un passif financier net de 2.974.227,7 millions au 31 décembre 2020 contre 2.974.804,5 millions au 31 décembre 2019. Les variations nettes induites par les autres changements d’actifs et de passifs se sont élevées à 55.035,1 millions, imputables essentiellement aux variations du taux de change. Les actifs sont détenus sous forme d’investissements de portefeuille (45,3%), notamment les titres publics acquis sur le marché régional de la dette publique, d’avoir de réserve (26,4%) et de prêts (10,6%). Ces actifs sont concentrés dans la zone UEMOA (68,0%). Les passifs sont constitués d’emprunts (45,5%), d’investissements directs (29,5%) et d’investissements de portefeuille (13,2%). Ils sont contractés auprès des autres pays (55,0%), des pays de l’UEMOA (25,9%) et de la Zone euro (19,1%). Face à ces constats, les perspectives de développement des échanges extérieurs des pays de l’UEMOA et d’amélioration des soldes de la balance des paiements du Bénin ont été envisagées à deux niveaux
Au plan national
ll est recommandé de poursuivre les efforts de diversification de l’économie, notamment à travers la valorisation des filières agricoles identifiées ; de renforcer les relations commerciales avec le Nigeria ; de continuer à rendre attractif le climat des affaires et de recours au Partenariat Public-Privé pour la réalisation des projets et programmes inscrits au PAG ; de renforcer l’offre d’énergie, conformément aux objectifs sectoriels et aux actions identifiées dans le cadre du deuxième compact du Millennium Challenge Account (MCA) ; de consolider la mobilisation des ressources intérieures, en lien avec les mesures structurelles en cours au niveau des régies financières ; de préserver la soutenabilité de la dette publique grâce à une diversification des stratégies d’endettement visant le rallongement des maturités, la réduction du coût et des risques de change.
Au plan régional
Les pays membres de l’Union devraient, dans une perspective sous-régionale, poursuivre la mise en œuvre de mesures de promotion de la production de biens et de services de substitution aux importations qui pèsent sur les échanges extérieurs. Ces mesures pourraient notamment porter sur : la levée des contraintes qui entravent le dynamisme et la compétitivité du secteur privé de l’Union, notamment par des politiques favorisant la réduction des coûts des facteurs et le soutien aux exportations ; l’approfondissement des réformes structurelles, à travers la consolidation des politiques sectorielles communes dans les domaines des transports et du tourisme ainsi que la poursuite de la restructuration des filières agricoles ; le renforcement des infrastructures (transport, énergie, télécommunication, finance).