Pour accélérer le développement de ses filières agricoles, notamment le riz, le Bénin a conclu, dans le dernier trimestre de 2021, un mémorandum d’entente avec le Nigéria. Que retenir de ce partenariat qui vise un ambitieux objectif à l’horizon 2024 ?
Sylvestre TCHOMAKOU
Faisant de la diversification agricole une priorité pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire et desservir les pays de la sous-région et du continent en produits agricoles, dans le cadre de la Zlecaf, le Bénin, avec l’expertise du Nigéria, entend augmenter sa production de riz d’un (01) million de tonnes à l’horizon 2024. C’est dans cet objectif qu’en novembre 2021, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente relatif à l’échange d’expertise et d’expériences réussies du Nigéria en matière de production du riz au Bénin. Avec ce partenariat, il s’agira pour le géant de l’Est d’accompagner le Bénin à produire, transformer, commercialiser du riz et réorganiser la filière afin de progressivement tourner dos à l’importation du riz. Pour parvenir à ce résultat, tenant compte des atouts naturels du Bénin, cinq (05) bassins ont été retenus pour la culture rizière, à savoir le bassin de la vallée du Niger, le bassin des vallées de l’Ouémé et du Mono, le bassin du Borgou, le bassin de l’Atacora, et le bassin des Collines. Il est à noter qu’au-delà du Bénin, le riz à produire, le « paddy » pourra aider à nourrir une bonne partie de la population nigériane. Pour mémoire, fermant en août 2019 de manière unilatérale ses frontières jusqu’en décembre 2020, le Nigéria a prétexté de l’existence d’un trafic de riz importé de l’Asie par Cotonou pour être ensuite déversé sur son marché. Ce qui constitue un obstacle à la promotion du riz nigérian. Pour normaliser les relations, le Bénin s’est engagé, avec ses atouts naturels, à produire le riz consommé au Nigéria pour répondre à la demande du marché. C’est donc ce qui a conduit à ce partenariat dans lequel l’Association des producteurs de riz du Nigeria (RIFAN) apportera son expertise au profit des riziculteurs béninois. Il s’agit, à n’en point douter, d’un important marché désormais à l’actif du Bénin.