(L’insécurité sur l’axe Niamey-Gao, principale raison, selon Souwaiba Ibrahim)
Dans un contexte de tensions avec Bamako, le Niger a décidé, 21 septembre 2022, de la suspension du transit de ses produits pétroliers vers le Mali. Contrairement à la conception de la grande masse, cette résolution, selon Souwaiba Ibrahim, juriste activiste nigérienne, tire sa source d’autres raisons.
Falco Vignon
Si pour nombre de personnes, le Niger s’est engagé dans une phase de bras de fer avec le Mali, à travers un communiqué datant du mercredi 21 septembre 2022, dans lequel Niamey a annoncé la suspension des autorisations de transit de produits pétroliers sur Bamako, exceptés les produits pétroliers destinés à la MINUSMA, pour d’autres tel Souwaiba Ibrahim, ce n’est pas le cas. Alors que sur les réseaux sociaux et dans d’autres médias cela est interprété comme l’expression de la colère de l’administration du dirigeant Nigérien Mohamed Bazoum, après le discours du Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, à l’ONU le 24 septembre 2022, pour la juriste et activiste nigérienne Souwaiba Ibrahim, cet acte est la résultante de l’insécurité qui continue de régner sur l’axe Niamey-Gao. « Le discours du Col Abdoulaye Maïga n’a rien avoir avec la mesure prise sur le transit des produits pétroliers », écrit-elle sur son compte twitter. Expliquant que la mesure a été prise le 21 septembre 2022 par la douane nigérienne alors que le PM Maïga a tenu son discours le 24 septembre 2022, elle a précisé que « la décision est due à la dégradation de la situation sécuritaire sur l’axe Niamey-Gao, notamment l’absence de soldats maliens dans la zone ». « Depuis peu, poursuit-elle, des individus armés interceptent des véhiculent transportant les marchandises, particulièrement des produits pétroliers ». Elle illustre ses arguments par le fait que « récemment, des terroristes ont intercepté des camions citernes transportant du carburant en destination du Mali et ont fait le plein de réservoir de leurs engins, avant de revenir quelques jours plus tard pour intercepter d’autres camions transportant le thé et le riz. L’absence des militaires dans la zone pour escorter les camions, selon ses explications, contraint les transporteurs à payer le droit de passage aux terroristes. Ce qui contribue au financement des opérations terroristes. Ainsi, bien que la mesure semble être une réplique aux attaques de Bamako à l’ONU le 24 septembre dernier, elle reste motivée par des raisons de sécurité à en croire certaines voix, dont celle de Souwaiba Ibrahim. Si la décision ne cache pas d’autres velléités, les deux parties devraient pouvoir, dans les tout prochains jours, trouver la formule adaptée pour continuer les échanges et permettre à leurs populations de mener leurs activités commerciales.