(Plus de 1000 participants attendus les 22 et 23 mai 2025)
(Je n’ai aucun doute que, le président Patrice Talon et son gouvernement ne soutiennent le FONI)
De nationalité béninoise, Blaise Ahouantchédé préside actuellement Afrik Créances, une institution d’intermédiation en opération de banque et de recouvrement. Il est administrateur des banques, ancien directeur général de GIM UEMOA, expert international en finance et en stratégie de transformation digitale et système financier et le paiement. Blaise Ahouantchédé comptabilise plus de 25 années d’expérience dans le domaine bancaire. Reçu sur le Club de L’économiste, l’expert expose avec finesse les systèmes innovants de financement du secteur privé, propose des solutions pour la croissance des PME et présente les innovations du FONI 2025 à Cotonou.
Nous connaissons GIM UEMOA, nous connaissons FONI et connaissons également Afrik Créances : dites-nous qui est réellement Blaise AHOUANTCHEDE ?
Cela fait bientôt 40 ans que j’ai quitté mon pays, le Bénin. J’ai eu la chance après le BAC, à la faveur d’une bourse d’excellence, d’aller faire mes études à l’étranger. J’ai parcouru trois continents à savoir l’Afrique, l’Europe et les États-Unis. Je suis très heureux de retrouver la terre de mes aïeuls. Je rentre au pays pour l’organisation d’un événement important. Il s’agit du FONI 2025 qui se tient à Cotonou du 22 au 23 mai 2025. Cette rencontre internationale va contribuer à la visibilité du pays. Je vous dis un grand merci de me recevoir et surtout un grand merci au journal L’économiste que nous lisons partout en Europe, aux États-Unis ou ailleurs. C’est un journal que j’aime personnellement, parce qu’il fait la restitution de l’information.
Le FONI, parlez-nous en, de quoi retourne ce forum et quels sont les acteurs concernés, les potentiels cibles et partenaires ?
Le FONI réunit plus de 1000 personnes. Le FONI n’est pas uniquement une initiative de Blaise Ahouantchédé. Le FONI est constitué d’un comité scientifique composé par des experts, des compétences pour réfléchir sur les problématiques qui concernent nos peuples. Moi, je suis un afro-optimiste de l’Afrique. Personne ne viendra construire l’Afrique ou le Bénin à notre place. De ce point de vue, il faut essayer de réfléchir à des initiatives qui intéressent nos pays. Le FONI est né justement pour apporter des réponses socioéconomiques face aux défis et enjeux de l’Afrique. Ainsi, le FONI se présente comme un cadre d’échanges. La spécificité du FONI est de poser les bases d’une réflexion profonde sur la problématique de financement du secteur privé. Moi, ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est les PME/PMI parce qu’elles représentent près de 80% du tissu économique. Si, les États-Unis sont aujourd’hui, la première puissance économique, c’est grâce à la contribution des PME/PMI. La cible du FONI, c’est les médias, pour sensibiliser la jeunesse sur les opportunités à saisir, les PME, les banques, les assureurs, les sociétés de gestion intermédiation. Le FONI est un cadre, où convergent l’ensemble des acteurs de l’écosystème. La vision du FONI est de créer un système intégré, pour en faire un véritable hub financier.
Pour cette édition, le financement du secteur privé sera en débat à Cotonou ; l’une des préoccupations qui revient souvent avec acuité sur ce terrain, est la question de la garantie. Que propose Afrik Créances ?
On ne peut pas solliciter de financements sans avoir une contrepartie ou la garantie. La banque est une structure fortement régulée et exigeante. Sous l’angle de la gestion du risque, quand une banque prend un risque sur un client qu’elle finance, il faut savoir que ce n’est pas l’argent de la banque. Normalement, quand vous prenez un crédit, il faut le rembourser. Quand vous remboursez, vous donnez la capacité à la banque de vous accompagner. Sans trahir un secret, le FONI travaille actuellement avec les organismes de garantie, comme le FAGACE, l’AGF et d’autres pour faciliter l’accès au financement en amont, de sorte à obtenir des conditions un peu plus favorables pour les garanties auprès de nos partenaires. Nous travaillons à avoir autour de la table, les partenaires qui sont prêts à apporter la garantie.
Après trois éditions du FONI, ce Forum que certains n’hésitent pas à qualifier de « DAVOS » de l’Afrique de l’ouest, pose ses valises à Cotonou pour la 4eme édition ; pourquoi le choix de Cotonou en 2025 ?
A la 3ème édition du FONI, nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés, la ministre des PME de Congo Brazzaville, qui a même assuré la cérémonie de clôture de l’événement. Dans son allocution, elle a souhaité que le FONI 2025 s’organise au Congo. Mais, pour ma part, j’estime qu’on ne peut pas quitter le Togo sans passer par le Bénin. Le Togo et le Bénin forment le même peuple. Si, aujourd’hui, nous organisons le FONI 2025 à Cotonou, je n’ai aucun doute que, le président Patrice Talon et son gouvernement ne soutiennent le FONI. C’est une rencontre qui apportera de la visibilité au pays. Le FONI 2025 à Cotonou réunira plus de 1000 participants prêts à financer les PME. C’est un cadre ouvert aux étudiants, à la jeunesse pour y découvrir et apprendre.
Qu’est-ce que ce Forum apporte au secteur privé, aux services financiers et publics pour une croissance durable en Afrique ?
Le FONI vient pour appuyer et accompagner les efforts de développement courageusement entrepris par les Etats africains. « Une croissance qui n’est pas durable, n’est pas une bonne croissance », ce thème choisi est d’actualité parce qu’on a vu qu’il y a une dynamique en cours au Bénin. Quand, je regarde aujourd’hui, les chiffres, les statistiques, on est dans une bonne dynamique. Le Bénin ambitionne d’être un hub industriel grâce à la GDIZ.
Lors de la première édition du FONI tenue les 05 et 06 mai 2022 à Lomé, vous avez procédé au lancement du tout premier Guichet unique régional et un Fonds d’impulsion aux PME/PMI (GURFI). Depuis lors, on n’en entend plus parler. Que sont devenus ces outils importants et où en êtes-vous ?
Le GURFI est le guichet unique et un fonds d’impulsion pour les PME. En réalité, c’est un cadre que nous voulons mettre en place pour accompagner efficacement les PME/PMI à l’accès au financement. On est en train de travailler sur un important programme d’accompagnement du secteur privé dans trois ou quatre pays. Dans les jours à venir, le FONI va s’installer au Bénin. Ce programme est destiné à 2000 PME par pays. Le GURFI a plusieurs volets que nous sommes en train de construire. L’autre objectif, c’est de trouver des partenaires techniques au développement prêts à accompagner. Cela s’appelle l’alliance avec les PTF, l’idée est de réunir les partenaires et les agences de développement des PME de quelques pays.
Déjà trois éditions accomplies du FONI, que retenir comme résultats et impact de ce prestigieux forum et quelles sont les innovations attendues pour 2025 ?
Plusieurs innovations sont attendues à la quatrième édition du FONI. D’abord, on va approfondir la problématique de financement du secteur privé. On va mobiliser des sachants : les régulateurs, les banques, les micros finances pour expliquer en détail les subtilités de financements adaptés à la croissance des PME/PMI. On va aussi aborder les questions de mobilisation de ressources pour booster le secteur privé. Pour financer, il faut des ressources. Il faut travailler à mobiliser l’épargne intérieure. La dette doit être complémentaire, c’est ma vision. Quand on travaille à mobiliser l’épargne intérieure, elle est durable. Nous parlerons aussi des instruments les plus appropriés pour accompagner le développement des entreprises. L’autre levier de nos discussions, c’est l’économie bleue.
La digitalisation des services financiers et publics puis la croissance durable en Afrique : quel lien ?
Le FONI va offrir la possibilité aux banques, aux organismes de présenter les innovations de financement. On va parler des innovations technologiques en lien avec l’intermédiation, la finance et le numérique. Le FONI va tourner autour de ces trois thématiques. L’utilisation des supports technologiques pour mieux diffuser les services financiers, préoccupe aussi le FONI. La Banque centrale viendra expliquer aux participants la loi portant règlementation des banques. L’alliance entre les agences de développement des PME et les PTF (Partenaires techniques au développement) sera scellée lors du FONI à Cotonou.
Vous êtes le CEO de la holding Afrik Créances basée à LOME mais avec des agences opérationnelles dans plusieurs pays, parlez-nous des défis et des perspectives de Afrik Créances ?
La Holding Afrik Créances basée à LOME est une institution qui est sur plusieurs segments. Nous sommes présents au Togo, Sénégal et en Côte-d’Ivoire. On a voulu tester le modèle économique pendant trois ans. Aujourd’hui, on est très content parce qu’on a beaucoup de sollicitations de nos partenaires. On ne fait pas que du recouvrement de créances. On accompagne aussi les débiteurs à solder les crédits contractés près des banques. Nous faisons également l’intermédiation : accompagnement des PME/PMI à l’accès au financement. La gestion des services financiers est un autre pan de nos activités. L’idée, c’est comment aider les banques à mobiliser les ressources. Notre institution évolue bien et prend des marques.
Blaise Ahouantchédé sur le « Club de L’économiste »
FONI 2025 à Cotonou : priorité au financement du secteur privé
Je suis un grand défenseur de l’inclusion financière. Je l’ai pratiqué et expérimenté. J’ai même, en toute modestie, contribué à démocratiser les services de paiement. Un, des projets que j’avais dirigés pour la Banque centrale contribue de manière efficace à inclure financièrement les gens. On offre la possibilité aux citoyens de pouvoir accéder à leurs comptes, via des paiements partout où ils se trouvent dans la zone UEMOA. C’est l’enjeu de l’inclusion financière.
Quels messages avez-vous à lancer aux différents acteurs pour le succès du FONI 2025 à Cotonou ?
À l’endroit des participants, les PME, les agents économiques, les étudiants, la jeunesse, je lance un vibrant appel à mobilisation. A l’endroit des médias, je souhaite large diffusion des informations sur le FONI. A l’endroit du gouvernement et de son chef, son Excellence, Patrice Talon, je fais le vœu d’une écoute favorable à la vision du FONI.
Transcription : Belmondo ATIKPO