En partenariat avec le Conseil national du patronat (CNP) du Bénin et la Chambre du commerce et d’industrie du Bénin (CCI-Bénin), la Banque ouest africaine de développement (BOAD) a entretenu, vendredi 08 avril 2022, à « Golden Tulip » de Cotonou, les acteurs du secteur privé béninois sur sa nouvelle stratégie d’intervention. Objectif : présenter aux participants les opportunités qu’offre ladite stratégie, notamment le plan Djoliba.
Sylvestre TCHOMAKOU
Institution commune de financement du développement des Etats de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), la BOAD se veut plus proche du secteur privé béninois. C’est dans cette logique qu’elle s’est entretenue vendredi 08 avril 2022, avec les opérateurs économiques du Bénin venus de diverses localités du pays. Déroulé autour du thème « La nouvelle stratégie d’intervention de la BOAD en faveur du secteur privé », cet atelier d’information a été l’occasion pour la BOAD de présenter aux opérateurs économiques présents, les opportunités de financement qu’elle offre au secteur privé ainsi que les critères d’éligibilité à son financement. Intervenant dans un contexte où la banque s’est dotée d’un plan stratégique 2021-2025, dénommé « Plan Djoliba », cet atelier, à en croire la Cheffe de mission résidente de la BOAD au Bénin, Reine Ayeva, vise à aboutir à un taux plus élevé de financement du secteur privé au Bénin. Cinq secteurs clés ont ainsi été ciblés. Il s’agit des infrastructures, de l’agriculture, de l’énergie, de l’immobilier avec l’habitat social en particulier, de la santé et de l’éducation et enfin, des investissements financiers et des participations. Cette approche, souligne la Directrice de Cabinet du Président de la BOAD, Maryse Lokossou, est en droite ligne avec les défis du plan d’Actions du Gouvernement, notamment ceux « d’accroître la productivité et la compétitivité de l’économie béninoise, de réaliser le boom industriel, l’autonomie et la transition énergétique ». Remarquant que le portefeuille privé de la BOAD au Bénin représente à date environ 8% de ses engagements dans le pays, alors que le secteur privé représente en moyenne 21% de ses engagements globaux, la Représentante du président de la BOAD a fait savoir que « cette mise à jour de notre stratégie renforcera notre action en faveur du secteur privé de l’Uemoa de façon générale, et particulièrement celle de relever le taux de financement du secteur privé au Bénin ».
Plus de 800 milliards FCFA pour le privé
Dans la logique d’appuyer la création d’un climat d’affaires favorable dans l’Union, la BOAD entend investir dans le secteur privé, ¼ des 3.300 milliards FCFA prévus pour sa nouvelle stratégie portée par le plan Djoliba 2021-2025, soit 825 milliards FCFA. Le ¾ dudit fonds étant à investir dans le public. Ainsi, pour faciliter l’accès au financement au secteur privé de l’Uemoa, l’institution a mis en place quelques guichets à savoir : le Fonds de développement et de Cohésion (FDC) qui offre des financements concessionnels (prêts à long terme, dans différents domaines à rentabilité non immédiate) ; le Guichet Banque offrant des financements sur une base marchande (prêts directs à long, moyen ou court terme, prise de participation, arrangement de financements/Conseil financier garantie d’emprunts obligataires). Présentant les différentes possibilités de financement, Almamy Mbenguen, Directeur du département développement-pays à la BOAD a indiqué que la BOAD souhaite que le secteur privé développe des projets contenus dans le PAG mais en alignement avec son Plan stratégique pour faciliter l’accompagnement. Quant au montant à accorder aux PME, il a fait savoir que la BOAD a fixé le niveau minimum de financement à apporter aux PME à trois (03) milliards FCFA. Présent à l’occasion, le président du Conseil National du Patronat (CNP) du Bénin, Eustache Kotingan, tout en félicitant la BOAD pour cette nouvelle dynamique, s’est fait le devoir de l’inviter à réviser les conditions d’accès au crédit afin de véritablement porter le secteur privé béninois. Du reste, il est à noter que l’objectif de la banque, pour l’agriculture et l’agro-industrie est d’aménager d’ici 2025, 12 mille hectares, produire 170 mille tonnes de riz par an d’ici 2025. Ce qui devra permettre une autosuffisance alimentaire dans l’Union.