La Banque mondiale a publié ce mercredi 17 octobre 2018 son rapport biennal sur la pauvreté et la prospérité partagée, ‘’PiecingTogether the Poverty Puzzle’’ à l’occasion de la Journée pour mettre fin à la pauvreté. Une étude qui révèle que l’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
Des milliards de personnes dans le monde ont encore du mal à satisfaire leurs besoins essentiels. Près de la moitié du monde vit avec moins de 5,50 dollars par jour, soit moins de 3000 Fcfa. Dans la région subsaharienne, un tiers des pays ont connu une croissance négative de leurs revenus pour les 40% les plus pauvres de leur population. La région compte le plus grand nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Ce nombre a presque doublé entre 1990 et 2015, donnant ainsi l’une des plus fortes augmentations de population ayant touché moins de 3,20 USD (1700 Fcfa) à plus de 1,90 USD (1000 Fcfa). De toutes les régions, l’Afrique subsaharienne a l’une des pires performances dans la prospérité partagée. Les pauvres ont souffert de multiples privations, telles que la faible consommation et l’absence d’accès à l’éducation et aux services d’infrastructures de base. Selon la Banque mondiale, les progrès économiques dans le monde signifient que si moins de personnes vivent dans l’extrême pauvreté, près de la moitié de la population mondiale (3,4 milliards de personnes) lutte toujours pour satisfaire ses besoins essentiels. Le rapport constate que les revenus des 40% les plus pauvres ont augmenté dans 70 des 91 économies contrôlées. Dans plus de la moitié des économies, leurs revenus ont augmenté plus rapidement que la moyenne, ce qui signifie qu’ils obtenaient une plus grande part du gâteau économique. Cependant, les progrès en matière de partage de la prospérité ont pris du retard dans certaines régions du monde. Le rapport avertit également que les données nécessaires pour évaluer la prospérité partagée sont les plus faibles dans les pays mêmes qui en ont le plus besoin. Seuls un pays sur quatre à faible revenu et quatre des 35 États reconnus fragiles et touchés par un conflit disposent de données sur la prospérité partagée au fil du temps. En effet, le rapport ‘’PiecingTogether the Poverty Puzzle’’ indique que vivre avec moins de 3,20 dollars par jour reflète les seuils de pauvreté dans les pays à revenu moyen inférieur, tandis que 5,50 dollars par jour reflète les normes en vigueur dans les pays à revenu moyen supérieur. Au-delà des mesures monétaires de la pauvreté, les experts de la Banque mondiale ont également étudié l’incidence de l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’éducation ou l’électricité sur le bien-être de la famille.
De nouvelles politiques pour mettre fin à l’extrême pauvreté
La part de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté est tombée à 10% en 2015, mais le rythme de l’extrême pauvreté la réduction a ralenti, a averti la Banque le 19 septembre. Déterminée à atteindre l’objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté, à l’horizon 2030, l’institution de Brettonwoods a élaboré dans son rapport de nouvelles mesures pour mieux surveiller la pauvreté dans tous les pays, dans de multiples aspects de la vie, et pour tous les membres de chaque ménage. Cependant, « étant donné que la croissance économique signifie qu’une proportion beaucoup plus grande des pauvres du monde vit maintenant dans des pays plus riches, des seuils de pauvreté supplémentaires et une compréhension plus large de la pauvreté sont indispensables pour lutter pleinement contre la pauvreté », a indiqué le rapport. La pauvreté n’est pas uniquement un problème économique, mais plutôt un phénomène multidimensionnel qui englobe à la fois l’absence de revenus et l’inexistence des capacités de base nécessaires pour vivre dans la dignité. Les personnes vivant dans la pauvreté doivent faire face à de nombreux préjudices qui les empêchent de réaliser leurs droits et perpétuent leur pauvreté. C’est pour cela que le thème 2018 est ‘’ S’unir avec les plus exclus pour construire un monde où les droits de l’homme et la dignité seront universellement respectés’’. «Mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030 et renforcer la prospérité partagée sont nos objectifs et nous restons attachés à ces objectifs», a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Il poursuit : «en même temps, nous pouvons avoir une vision plus large de la pauvreté à différents niveaux et dimensions dans le monde. Ce point de vue révèle que la pauvreté est plus répandue et enracinée, soulignant l’importance d’investir dans les gens ». L’atteinte de cet objectif nécessite un redoublement d’efforts sur les pays où la pauvreté devient un phénomène difficile à combattre.
Félicienne HOUESSOU
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