Présentement, bon nombre de refugiés sont marginalisés, souvent enfermés dans des camps, et coupés de la vie sociale et économique des communautés qui les accueillent. Cette déclaration a été faite par le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lors du premier Forum mondial des réfugies qui s’est tenu du 17 au 18 décembre 2019 à Genève.
Issa SIKITI DA SILVA
Actuellement, le monde compte plus de 70 millions de personnes qui sont déplacées de force, soit le double du niveau d’il y a 20 ans et 2,3 millions de plus qu’il y a un an, selon les chiffres de l’ONU.
Parmi ces 70 millions, plus de 25 millions d’entre eux sont des réfugiés, ayant fui à travers les frontières internationales et incapables de rentrer chez eux.
Même si certaines recherches ont clairement démontré que les refugies ou d’autres migrants peuvent contribuer efficacement a l’économie des pays hôtes, plusieurs gouvernements préfèrent de ne pas leur donner la chance de démontrer de quoi ils sont capables, en leur interdisant de travailler.
« La perception selon laquelle les immigrants coûtent plus cher qu’ils ne produisent est répandue mais rarement s’appuie sur des preuves empiriques. En fait, la plupart des études existantes montrent que les effets économiques d’immigration dans les pays de destination, bien que limités, sont généralement positifs », a déclaré un rapport de l’OCDE publié en 2018.
Le rapport est intitulé « Immigrants’ contribution to developing countries’ economies: Overview and policy recommendations ».
Par conséquent, en tant que coorganisateur du Forum mondial des refugiés, le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a lancé un appel solennel à la communauté internationale à «redémarrer» sa position sur les personnes ayant besoin de protection.
« Injustice, conflit et violence. C’est pourquoi nous sommes ici. Notre monde
est en ébullition et 25 millions de réfugiés attendent de nous, des solutions.
L’aide humanitaire demeure vitale, mais elle n’est pas suffisante pour
faire basculer la vague du désespoir vers l’espoir », a martelé le chef du HCR.
Respecter leurs droits
Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué qu’aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin d’une coopération internationale et de réponses pratiques et efficaces.
« Nous avons besoin de meilleures réponses pour ceux qui fuient et d’une meilleure aide pour les communautés et les pays qui les reçoivent et les accueillent », a-t-il déclaré.
« Il faut faire davantage pour protéger les réfugiés, respecter leurs droits et s’attaquer en premier lieu aux raisons pour lesquelles les gens quittent leur domicile », a souligné le chef de l’ONU.