La fermeture de la frontière entre le Bénin et le Nigeria est à l’origine d’un regain d’activité au niveau des contrebandiers de l’essence de l’atacora. Un tel mouvement peut accroitre les échanges économiques, au niveau de la région.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
La fermeture des frontières est un autre casse tête pour les contrebandiers, ceux là qui se livrent à la commercialisation de l’essence de contrebande, communément appelé » Kpayo » dans l’atacora. Ils redoublent d’efforts et de techniques pour pouvoir s’approvisionner en essence de contrebande, déclare Gbadamassi P, acteur de la filière de l’essence de contrebande, rencontré à Natitingou. Selon lui, pour survenir à leurs besoins et ne trouvant pas d’emploi plusieurs acteurs se lancent dans des activités informelles qui ne sont pas régies par la loi. C’est le cas ici de la vente de l’essence frelatée, a-t-il souligné. En effet, le secteur de l’essence de contrebande prend de plus en plus d’ampleur à Natitingou, car, il fait vivre beaucoup de ménages, a-t-il fait savoir. Mais, au vue des dégâts que le kpayo crée et soucieux du bien-être de la population et du développement du Bénin, depuis des années le gouvernement béninois ne cesse de mettre en place des stratégies pour interdire ce commerce du territoire béninois, a t il conclut. Dans le même ordre d’idée, il a été constaté que les différentes mesures prises pour interdire cette activité ont échouées, se désole un vendeur d’essence rencontré à Boriyouré dans le deuxième arrondissement de la ville de Natitingou. C’est ce qui a amené les observateurs avertis à se poser la question de savoir: Quelles sont les goulots d’étranglement qui empêchent la mise en œuvre des reformes de l’Etat? Et si l’Etat arrivait à interdire ce commerce, quels seront les impacts sur la population et le taux de chômage au Bénin? Si dans la commune de Malanville, c’est le fleuve Niger qui traverse le village d’Iloua, situé à environ 300 mètres de la frontière entre le Bénin et le Nigéria, qui sert de passage aux contrebandiers, ailleurs, trouver de l’essence frelaté est un véritable casse tête. Selon les témoignages, même des véhicules quittent le Togo pour aller se ravitailler dans la commune de Malanville. Avec la décision de ce mercredi 06 novembre 2019 de la douane nigériane, interdisant l’approvisionnement des stations-services, situées à 20 kilomètres des zones frontalières, la situation se complique davantage pour les grossistes de cette activité dans l’atacora, précise un agent du service des douanes sous anonymat. Les autorités d’Abuja ont donné des instructions pour qu’ « aucun produit pétrolier, quelle que soit la taille de la citerne, ne puisse être déchargé au cours d’une opération de remplissage dans un rayon de 20 kilomètres jusqu’à la frontière ». Une décision qui pourrait impacter le secteur de la vente de l’essence frelatée, étant donné que la plupart des vendeurs vont s’approvisionner dans les stations-services qui viennent d’être mises sous embargo. Dans de telles conditions, certains n’hésitent plus à voir déjà, la mort progressive du » Kpayo » au Bénin. Malgré tous ces goulots d’étranglements, les contrebandiers s’en sortent toujours et continuent d’approvisionner leur clientèle sur toute l’étendue du territoire national en général, et dans l’atacora en particulier.
Nécessité de revoir le système d’approvisionnement de l’essence au Bénin
Ce mercredi 13 novembre 2019, le gouvernement du Président Patrice Talon a pris une décision qui pourrait certainement faire l’objet de toutes les attentions dans les jours à venir: la Nomination en Conseil des ministres de Monsieur Comlanvi Alain HONOU, Administrateur provisoire de la Société nationale de Commercialisation des Produits pétroliers (SONACOP). » Si cette nouvelle équipe dirigeante peut contribuer à changer le système d’approvisionnement de l’essence dans tout le pays, ce serait déjà un grand pas de franchi pour le pays » affirme un enseignant. » Au vue des décisions prises par le Nigéria ces derniers temps, l’on peut aisément comprendre qu’il y aura encore des jours sombres dans ce bras de fer Bénin-Nigéria, au niveau des frontières » a précisé un autre enseignant. » Il est temps que le Bénin prenne ses dispositions pour commencer à ne plus dépendre de l’essence de contrebande du Nigéria » précise un autre enseignant, visiblement déçu des décisions radicales du coté Nigérian. Espérons que cette nouvelle équipe puisse travailler à ce qu’il y ait les stations essence partout dans les 77 communes y compris les villages et hameaux du pays.