Une semaine après le verrouillage des frontières du géant Nigéria avec le Bénin, l’impact économique se ressent énormément au Bénin et particulièrement dans la cité des Koburu. Et pour cause, le prix de l’essence de contrebande qui est plus consommée par les usagers des routes a connu une hausse sans pareille. C’est le constat fait à Parakou et environs.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou-Alibori)
De 350 FCFA en début de semaine passée, le prix du litre de l’essence de contrebande communément appelée « kpayo » oscille à ce jour entre 700 FCFA et 800FCFA voire 1000FCFA par endroit selon les localités à Parakou, soit plus du double. Même dans les quelques stations privées de la place l’on observe de très longues files d’attente, les stations publiques peinant à satisfaire la clientèle. Toute chose que les détaillants justifient par le fait de l’augmentation du prix du bidon qui est passé de 8500 à 12.000FCFA et plus, compte tenu de la rareté du produit sur le terrain. A en croire les grossistes, cette situation risque de s’empirer si rien n’y fit car, ce sont les stocks disponibles avant le verrouillage qui sont pour le moment vendus. Du coup, les transports urbains et interurbains connaissent un ralentissement. Que ce soit dans le rang des conducteurs de taxi-motos que dans celui des conducteurs de taxis interurbains, la hausse des tarifs se fait ressentir dans le rang des passagers qui ne savent plus à quel saint se vouer et sont parfois obligés d’effectuer les déplacements à pieds. Ce qui engendre la baisse des recettes journalières au sein de ces corporations, faute de clients. Même pour ceux disposant de moyens de déplacement, la tâche n’est pas aisée vu la morosité économique ambiante dans le pays. Pire encore, ce verrouillage cause assez de désagréments aux conducteurs de taxis qui ont pour destination le Nigéria. Ces derniers sont obligés de garer pour l’heure leurs véhicules. Quelques-uns de ceux-ci rencontrés à l’auto-gare de Kabo se désolent de cette situation qui intervient à la veille de la rentrée scolaire et invitent les protagonistes à s’entendre et à trouver une issue heureuse à ce problème pour éviter la survenue du pire. Il est à souligner que certains vendeurs indélicats profitent de ce phénomène de rupture de carburant pour gruger les honnêtes citoyens par des stratégies visant à leur vendre moins de la quantité d’essence demandée si vigilance n’y est pas. La situation inquiète plus d’un et donc interpelle les autorités béninoises à une prise de responsabilité en vue de mettre à la disposition des populations ce liquide précieux en multipliant les stations-services dans le pays et en pensant à la production locale du carburant avec les ressources disponibles comme le maïs et le manioc tel que cela se fait dans d’autres pays.