Le milieu universitaire, de l’intérieurs jusqu’aux alentours, favorise l’émergence de petites économies. De petits marchés s’animent notamment avec des restaurateurs et des acteurs du secteur de l’artisanat qui font de profits importants
Bidossessi WANOU
Vendeuses de nourritures, couturiers, vulcanisateurs, mécaniciens, coiffeurs et promoteurs de kiosques de photocopies ; ils sont nombreux ces acteurs qui convoitent le marché que représente la zone résidentielle universitaire d’Abomey-Calavi. De jour comme de nuit, ils n’entendent rater aucune occasion pour profiter pleinement de ce gros marché. Pour eux, ce choix est stratégique, vu le potentiel marché qu’offre l’Université d’Abomey-Calavi avec ses plus de 90.000 étudiants dont une partie non négligeable logée dans les résidences universitaires ou dans les alentours de l’université, ces zones dites résidentielles ou universitaires. D’année en année, l’intérêt des acteurs économiques pour cette zone s’accroit, mais non sans raison. Vendeuse de haricot à l’une des sorties de l’Université d’Abomey-Calavi, Eliane Zinsou explique : « J’ai voulu avoir un emplacement sur le campus mais je ne l’ai pas eu. J’ai donc pris ces locaux, non loin où, j’ai commencé par vendre du haricot depuis 2014 ». Installée quelques mois après Eliane, Anicet Adanglénon, cordonnier confie qu’au départ, en 2014, ils étaient quelques uns mais aujourd’hui, plusieurs autres les ont rejoint. Ainsi donc, on compte des coiffeurs, des couturiers, des mini- prêt-à-porter, des vendeurs et autres. Logé au carrefour Zogbadjè, à quelques centaines de mètres derrière de campus d’Abomey-Calavi, Donatien, maître mécanicien, justifie son choix par une volonté d’aider les étudiants confrontés à des pannes de leur moyen roulant. Sylvain Alodé, son voisin, lui, vulcanisateur, donne la même raison. « Nous voulons nous rendre utiles aux étudiants qui auront besoin de nos services » a affirmé ce dernier. Et c’est dans cette ambiance, que, une forme de concurrence voit le jour notamment quant au prix pour les uns et la qualité des services assortie d’énormes intérêts pour les autres.
Libre cours à la concurrence
Autour de ce marché d’opportunités, c’est une concurrence à la limite déloyale qui naît. Dans l’un des ateliers de coiffure de la zone par exemple, il vous suffit de passer cinq fois pour bénéficier au sixième passage, d’un service gratuit. Heureux Tago, responsable de cet atelier justifie cette option: « C’est la méthode que moi j’ai trouvé pour fidéliser les clients car, comme vous le voyez, on n’est pas les seuls ». Abou, un nigérian distributeur de plats d’atchièkè a initié lui, des tarifs exceptionnels. Dans sa cabane, avec 100FCFA, les étudiants peuvent bénéficier de menus plats avec du poisson. Comme lui, et en s’arrimant sur la facilité offerte aux étudiants au restaurant universitaire où, avec 150Fcfa, ils pourraient bénéficier d’un plat avec poisson, viande ou œuf, nombre de vendeuses de nourritures, contrairement à l’habitude dans les villes béninoises, dans la zone universitaire acceptent offrir un plat avec poisson aux étudiants à partir de 100 ou 150FCFA. Au cœur de cette concurrence, les tenanciers de kiosque d’impression et de photocopie animent eux aussi leur marché comme ils l’entendent. Entre 7 et 8 F la page de photocopie, 15 à 25FCFA le tirage blanc noir par page, 25 à 100FCFA la page couleur, la course au tirage de mémoires et exposés, suit son court aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du campus d’Abomey-Calavi. Et pour se faire la part belle, de l’intérieur vers les alentours, la remise va croissante. C’est dons un marché concurrentiel qui s’anime dans tous les secteurs et aussi bien les demandeurs que les prestataires ne veulent se faire compter la scène.