Le chemin qui mène au succès entrepreneurial est parsemé d’embûches. Ce qui fait que bon nombre de jeunes échouent à réaliser leurs rêves en apportant de la valeur ajoutée à l’économie béninoise. L’éditorial de ce jour s’appesantira sur une valeur, une vertu qui permet aux jeunes entrepreneurs de réussir avec moins de difficultés : la solidarité ou le travail en équipe. Une denrée qui tend à se raréfier, tant l’esprit ‘’malin’’ prend le dessus.
L’esprit d’équipe est un solide atout dont usent les jeunes entrepreneurs pour démarrer, fructifier et pérenniser leurs activités. Au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, la solidarité entrepreneuriale épargne les jeunes de bon nombre de déconvenues. Par exemple ceux-ci n’hésitent pas à mettre ensemble les moyens dont ils disposent pour créer une entreprise.
Au Bénin, se mettre ensemble et travailler pour un objectif commun n’est pas encore une habitude ancrée dans les meurs. Même si de plus en plus de jeunes tentent de marcher ensemble vers le succès, il demeure évident que les résultats auxquels ils aboutissent ne sont pas élogieux. En effet, dès le début du succès, il est fréquent de voir l’équipe se dissoudre. Chacun voulant fonctionner seul. Etre maître de son business.
En entreprenant en équipe, les jeunes avancent plus vite et ont moins de chance d’échouer. Car en se mettant ensemble pour atteindre un objectif commun, les jeunes atteignent plus vite leur cible. De même, le travail en équipe permet aux uns de colmater les brèches laissées par les autres.
L’éducation au travail en équipe doit entrer dans nos meurs. Dès le bas-âge, divers programmes doivent être mis en œuvre pour enseigner aux enfants à travailler en équipe.
Le système éducatif béninois au rôle primordial à jouer pour que la jeunesse de demain puisse être nourrie à la source de l’incommensurable vertu que constitue la solidarité. Des milliers d’entreprises ont été créées en 2018 au Bénin, mais combien ont émergé ? Et si ces milliers d’entrepreneurs ou propriétaires d’entreprises s’étaient mis ensemble, nul ne doute que plusieurs centaines d’entreprises auraient eu du succès. A quoi cela sert-il d’avoir des milliers de propriétaires d’entreprises s’il n’y en a que quelques-unes qui espèrent encore pouvoir tirer leur épingle du jeu ? N’aurait-il pas mieux valu que ces milliers de jeunes se mettent ensemble et fassent briller des centaines d’entreprises ? Mais non. Comme l’a dit l’ancien chef d’Etat béninois, feu Mathieu Kérékou, au Bénin tout le monde veut être président.
La société béninoise a aussi sa part de responsabilité dans la difficulté que rencontrent les jeunes à travailler en équipe de façon organisée et objective. Aujourd’hui, chaque famille s’enferme dans sa clôture et filtre les fréquentations de ses enfants. Privant ceux-ci de jeux et autres activités en équipe qui apprend aux enfants et adolescents à pouvoir compter les uns sur les autres. Certes, le système occidental s’apparente à cela, si on se limite à la contemplation de la partie immergée de l’iceberg. Car ce que l’occident ne nous a pas dit avant de nous apprendre à développer le capitalisme, c’est que ses enfants naissent solidaires. Sans la solidarité aucun développement, aucune évolution. L’occident l’a compris. C’est pourquoi entre eux, ils peuvent se battre mais se soutiennent toujours contre des individus de nationalité différente de la leur.