L’implémentation du nouveau dispositif prudentiel basé sur les normes internationales de Bâle II et Bâle III et le plan comptable bancaire révisé ont boosté les principaux indicateurs de performances du secteur bancaire béninois en 2018.
Joël YANCLO
La direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pour le Bénin a tenu une séance de concertation avec les membres de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF) du Bénin, le vendredi 5 avril 2019, dans les locaux de l’Agence principale de la BCEAO à Cotonou. Cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre des rencontres périodiques entre l’institut d’émission et les dirigeants d’établissements de crédit, a permis l’examen de la situation du système bancaire national à la date du 31 décembre 2018. A ce titre, les participants ont noté avec satisfaction la bonne orientation des principaux indicateurs de performances du secteur à savoir l’activité des banques, mesurée par le total bilan qui s’est améliorée de 7,67% d’un trimestre à l’autre, s’établissant à 3.412,1 milliards FCFA ; les ressources collectées par les banques opérant sue le territoire béninois se sont accrues de 5,86%. Parallèlement, les emplois sont ressortis en hausse de 3,82% et enfin, il y a lieu de relever la poursuite de la détente des taux moyens débiteurs appliqués à la clientèle qui sont passés de 8% en décembre 2017, à 7,90% à fin septembre 2018 puis à 7,49% à fin décembre 2018. Ces bonnes performances ont été réalisées dans le contexte de l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018, de deux importantes réformes structurantes initiées par l’institut d’émission dont l’implémentation du nouveau dispositif prudentiel basé sur les normes internationales de Bâle II et Bâle III et le plan comptable bancaire révisé. Ces réformes visent à renforcer la résilience du secteur bancaire et partant, à assurer une meilleure protection des déposants. La concertation a également permis à la direction nationale de la BCEAO pour le Bénin d’échanger avec la profession bancaire sur les normes de sécurité des données de l’industrie des cartes de paiement (EMV et PCI-DSS) afin de prémunir les établissements contre toute action malveillante et ainsi, de protéger les utilisateurs de la monétique dans notre pays et dans l’Umoa. Par ailleurs, cette réunion a été l’occasion pour les Directeurs généraux d’établissements de crédit de s’informer de l’état d’avancement des projets structurants initiés par la Banque centrale, dans le sens du renforcement de la résilience du système bancaire et de l’amélioration du financement des économies de l’Union. Il s’agit en particulier, du Bureau d’information sur le crédit (BIC) ainsi que du dispositif de soutien au financement des PME/PMI dans l’Umoa. Enfin, la rencontre a permis à la Banque centrale d’être à l’écoute de la profession bancaire et de recueillir les contraintes auxquelles font face les acteurs financiers installés au Bénin.
Bâle II et Bâle III en question
Depuis le 1er janvier 2018, les établissements de crédit de l’espace UMOA sont soumis à une nouvelle réglementation prudentielle dont l’objectif est de renforcer la résilience du secteur bancaire ». Il s’agit de l’entrée en vigueur des normes Bâle II et Bâle III. Cette nouvelle donne appelle donc de la part des banques un changement dans la démarche pour un renforcement du système financier et de la solidité des établissements de crédits. L’institut d’émission ; la BCEAO, accompagne les établissements de crédit pour la réussite de ce basculement. On entend par normes Bale II et Bale III, des standards internationaux initiés par le forum initialement crée par les gouverneurs des banques centrales du G10 pour traiter les sujets relatifs à la supervision bancaire. C’est ce comité qui a édicté, au cours de ces deux dernières décennies, une série de règles généralement appelées les accords de Bâle II et Bâle III. Les exigences de ces normes ont pour objectifs de renforcer la capacité de résistance des établissements bancaires et celle du système financier à des événements qui pourraient avoir des effets négatifs considérables sur l’économie tels que la faillite de banques. Les rencontres périodiques organisées par les directions nationales de la BCEAO s’inscrivent dans un dispositif global d’accompagnement des établissements assujettis, par la Banque centrale, dans le cadre des réformes structurantes. Ainsi, l’objectif visé par la BCEAO, au titre de la réforme prudentielle, est d’accompagner les établissements assujettis à réaliser avec succès les diligences liées à la réforme entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018. Cette réforme nécessite des établissements de crédit le renforcement de leur gouvernance, de leur contrôle interne et de leur gestion des risques. Elle devrait également réduire l’asymétrie d’information à travers la transparence et la communication financière qui exigent que les établissements mettent à la disposition du public des informations portant notamment sur le respect des exigences en fonds propres, les dispositifs de gestion des risques et de gouvernance. Le nouveau dispositif prudentiel devrait contribuer au renforcement de la confiance des usagers vis-vis du secteur bancaire de l’Umoa.