Les populations de plusieurs localités du Bénin ont manifesté hier, lundi 25 février 2019, pour exprimer leur désaccord avec rapport à la gestion faite de l’avant-élection par le pouvoir en place. En voulant défier le gouvernement, elles ont porté un coup à l’économie.
Nafiou OGOUCHOLA
Les mouvements d’humeur observés çà et là dans la journée d’hier lundi 25 février sur le territoire national ont négativement marqué l’économie béninoise. Tout d’abord, cette dernière avait été durement frappée par les élections présidentielles du 24 février dernier au Nigéria. Ces élections étant initialement prévues pour le 17 février 2019, il convient donc de rappeler qu’ainsi, le Bénin avait souffert des affres des dernières heures des élections nigérianes pendant deux semaines. Soit la semaine qui a précédé le 17 et celle qui a précédé le 24 février 2019.Donc, hier lundi 25 février 2019, les activités économiques avec le géant de l’Afrique de l’ouest devaient repartir de plus belle. Mais mal en a pris aux commerçants. De Porto-Novo à Tchaourou, pour ne citer que cette bretelle, des individus ont barricadé la route, interdisant tout passage. Ainsi, de nombreux commerçants n’ont pas été en mesure d’effectuer leur déplacement sur le Nigéria. « J’ai des marchandises que j’ai commandées avant les élections qui sont au Nigéria et je devais y aller pour les ramener à Cotonou aujourd’hui. Mais la route est barré et j’apprends que c’est la même chose au nord », a confié Alimatou G., commerçante résidant dans le premier arrondissement de Cotonou. Le voyage manqué de celle-ci a des répercussions sur toute la chaîne. « J’ai une cliente à Tokpa à qui j’ai promis les produits depuis une semaine. Son stock est épuisé et elle aussi fait patienter ses clients. Je lui ai promis que j’allais tout faire pour la satisfaire ce jour », a poursuivi Alimatou G.
Ensuite, les manifestations ont porté un coup aux activités économiques qui se pratiquent dans les zones où elles ont eu lieu. Par exemple, les conducteurs de voiture-taxi qui assurent le transport entre la capitale économique et celle politique ont vu leur chiffre d’affaires journalier pâtir des manifestations qui ont secoué Porto-Novo. C’est aussi le cas des agences de voyage. Plusieurs véhicules ont été arrêtés et ont perdu des heures avant que la situation ne soit décantée par la police républicaine, à différents endroits. De même, des voyageurs se sont abstenus de prendre la route une fois informés des manifestations. Ce qui a causé un manque à gagner pour les compagnies de voyage.
Enfin, les dommages causés par les manifestations d’humeur constituent des charges supplémentaires autant pour l’Etat que pour les communes dans lesquelles elles se sont déroulées. Le gouvernement et les structures locales devront puiser sur les fonds réservés à d’autres activités pour réparer les infrastructures vandalisés. En effet, les pneus enflammés sur la voie accélèrent sa dégradation. Mieux, les résidus de pneus brûlés et pierres qui restent en travers des routes barricadées seront nettoyés par des individus qui seront payés pour ça. Ainsi, l’économie pâtit-elle des soubresauts de toute nation.