La Banque mondiale a animé une vidéo conférence ce mercredi 12 septembre 2018 à Cotonou, pour lancer son rapport 2017 sur l’Évaluation des politiques et des institutions par pays en Afrique (Cpia). Cette revue révèle une qualité inchangée des politiques et des performances institutionnelles en Afrique. Mais le Bénin a réussi à se compter parmi les pays qui ont fait une certaine performancepar rapport à la moyenne.
Le Bénin se positionne dans le top 10 des scores d’évaluation des politiques et des institutions nationales (Cpia) des pays d’Afrique subsaharienne, 2017. Les pays sont notés sur une échelle de 1 (faible) à 6 (élevé) pour 16 dimensions reflétant quatre piliers: gestion économique, politiques structurelles, politiques d’inclusion sociale et d’équité et gestion et institutions du secteur public. Sur le pilier gestion économique, le Bénin a fait un score de 3,8 sur une moyenne de 3,2. Quant aux politiques structurelles et aux politiques d’inclusion sociale et d’équité, les performances ont été plus faibles avec respectivement un score de 3,3 sur une moyenne de 3,2 et 3,4 sur une moyenne de 3,2. En ce qui concerne la gestion et institutions du secteur public qui occupe 68% du diagnostic, le Bénin a totalisé un score de 3,3 sur une moyenne de 3,0. Ainsi, le pays s’en est sortiavec un score Cpiade 3,5au niveau régional et mondialet évolue de 0,1 par rapport à l’année précédente.Les 16 critères sont : politiques monétaire et de change, politique budgétaire, politique et gestion de la dette, politiques structurelles, commerce, secteur financier, cadre réglementaire des entreprises, égalité des sexes, équité dans l’utilisation des ressources publiques,valorisation des ressources humaines, protection sociale et main-d’œuvre, politiques et institutions axéessur la durabilité écologique, droits de propriété et gouvernance fondée sur les règles, qualité de la gestion budgétaire et financière, efficiencede la mobilisation des recettes, qualité de l’administration publique, transparence, redevabilité et enfin corruption dans le secteur public. Pour l’économiste en chef et auteur principal du rapport,PunamChuhan-Pole, en 2017, les pays africains avaient un environnement mondial plus favorable qui leur permettait de mettre en œuvre des réformes. «Selon notre analyse, près de 30% de plus de pays ont renforcé leur qualité politique et institutionnelle en 2017 par rapport à 2016. Cette tendance est encourageante ». Des conditions économiques mondiales favorables ont soutenu un redressement de l’activité en Afrique subsaharienne en 2017 sur des cadres politiques faibles. A l’en croire, la Cpia est importante pour les pays africains, non seulement parce qu’un meilleur score conduit à une augmentation des financements concessionnels de la Banque mondiale, mais aussi parce qu’il constitue un excellent outil pour la formulation et le suivi des politiques. « Il faut l’utiliser en conséquence »,a appuyé Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Cpia, un outil de diagnostic pour la réduction de la pauvreté
Depuis 1980, les scores Cpiasont utilisés pour déterminer l’allocation des ressources de l’Association internationale de développement (Ida) aux pays les plus pauvres. Ils sont également utiles pour suivre les progrès des pays et les comparer aux progrès réalisés dans d’autres pays éligibles à l’Ida. Il s’agit en effet, d’un outil de diagnostic annuel qui mesure la qualité des politiques et des cadres institutionnels et leur capacité à soutenir une croissance durable et la réduction de la pauvreté. Le rapport fournit des notes qui informent les gouvernements de l’impact des efforts du pays pour soutenir une croissance et une réduction de la pauvreté favorables. « Cela aide également à déterminer la taille des prêts concessionnels et des subventions accordés par la Banque mondiale aux pays d’Afrique subsaharienne à faible revenu », a indiqué PunamChuhan-Pole. Ce qu’il faut retenir de ces explications est que, l’efficacité de la mesure de l’investissement est associée positivement à la qualité des politiques et des institutions, et cette association est plus solide en ce qui concerne la qualité de l’efficacité du gouvernement. Bien que la corrélation n’établisse pas de causalité, les institutions d’un pays peuvent créer des incitations à l’investissement et à l’adoption de technologies et permettre aux travailleurs d’accumuler du capital humain, facilitant ainsi une croissance plus importante à long terme. Les institutions faibles, en revanche, peuvent encourager les activités de recherche de rente et la corruption, conduisant à des activités moins productives; décourager les investissements fermes et l’accumulation de capital humain; et conduire à des résultats de croissance pires. Rappelons que ce rapport place le Rwanda en tête des pays de l’Afrique subsaharienne. Car, il a continué à mener au niveau régional et mondial, avec un score Cpiade 4,0. Les autres pays situés en haut de l’échelle régionale étaient le Sénégal, avec un score de 3,8, suivi de près par le Cap Vert, le Kenya et la Tanzanie, tous avec des scores de 3,7. Dans l’ensemble, un peu plus de la moitié (20) des emprunteurs Ida de la région ont affiché une performance relativement faible, à savoir un score de 3,2 ou moins. Les pays fragiles ont du mal à faire face aux défis posés par leur environnement en ce qui concerne les risques élevés de conflit, les chocs des prix des produits de base ou la menace climatique.