Les Etats membre de l’Union africaine (Ua) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) vont bientôt exporter leurs produits vers les Etats-Unis sans aucunes taxes. 6 300 produits de ces régions peuvent librement circuler aux Usa conformément à l’accord Agoa.
Félicienne HOUESSOU
Les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne veulent relancer leurs échanges commerciaux grâce au programme Agoa(Loi sur le développement et les opportunités africaines). Ce programme ouvre les portes à l’exportation de 6 300 produits africains vers les États-Unis libres de toute taxe.Au total, 39 pays africains sont jugés éligibles à exporter leurs produits sans taxes dans le cadre l’accord Agoa, à améliorer leur niveau des exportations. Plusieurs autres opportunités sont envisagées à travers cet accord dans le but de renforcer les échanges commerciaux entre les Etats-Unis, l’Ua et la Cedeao. Le vice-secrétaire des États-Unis pour l’Afrique au Département d’État, Matthew Harrington, a indiqué à l’occasion du Forum ministériel de l’Agoa que « les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs liens avec l’Afrique pour soutenir les initiatives bilatérales, la croissance et un environnement des affaires propice ».
En dépit des facilités offertes par l’Agoa, l’Afrique n’exporte pas plus de 2% sur le marché américain et ne représente que 0,8% des importations américaines.Après avoir quadruplé de 2002 à 2008, où ils avaient atteint 100 milliards de dollars (90 milliards d’euros), ils ont replongé jusqu’à 39 milliards de dollars en 2017, selon les chiffres de l’agence de développement américaine (Usaid). Ceci, à cause de l’incapacité des pays admis au programme Agoa à produire, transformer et à mettre en place un réseau de grandes entreprises et de PME. Dans le secteur textile, l’Afrique n’exporte que pour 1 milliard de dollars par an vers les Etats-Unis, soit à peine plus de 1% du total des importations américaines de ce secteur. « Les produits pétroliers représentent les deux tiers de ces exportations, alors que l’ambition du programme Agoa était de diversifier les échanges pour aider à l’industrialisation de l’Afrique subsaharienne, a souligné la représentante adjointe des États-Unis au commerce extérieur pour l’Afrique, Constance Hamilton. Il est donc impossible de tirer profit de l’Agoa sans le développement d’un solide secteur industriel, des infrastructures et d’une logistique pour faciliter les exportations.
L’Agoa pour redorer le potentiel de la région
L’Agoa, l’African Growth and Opportunities Act ou la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique, lancée en 2000 par les États-Unis permet aux produits des pays africains répondant à des critères précis d’accéder au marché américain sans barrières douanières et tarifaires. Les critères d’éligibilité sont relatifs aux efforts dans la lutte contre la corruption notamment, au respect des droits de l’homme et au libéralisme économique.A ce jour, seulement 18 pays africains sur 39 ont mis en place une « stratégie nationale d’intervention » pour profiter de l’accord. Beaucoup d’entreprises africaines ignorent les possibilités offertes, ou ne savent pas comment en profiter.C’est pour cela que le président ivoirien, Alassane Ouattara préconise qu’il faut identifier les moyens de renforcer les opportunités commerciales offertes par l’Agoa pour tirer pleinement profit de l’accès au marché américain.Les 21 pays sans stratégie sont donc invités à en élaborer « sans délai » afin de saisir les opportunités.Notons que les Etats-Unis sont le troisième partenaire commercial de l’Afrique, après l’Union européenne et la Chine.