Le secteur de la vulcanisation enrôle des centaines de citoyens béninois qui, vaille que vaille, arrivent à joindre les deux bouts en colmatant les brèches laissées par des objets pointus dans les pneus et chambres à air des véhicules et motos. Mais dans quelques années, les usagers de la route n’auront plus besoin de ces services.
Falco VIGNON
L’univers du pneumatique va connaître d’importantes mutations au cours des prochaines années. En effet, l’un des plus grands fabricants de pneumatiques, Michelin, a présenté le mardi 4 juin 2019, son prototype de pneu sans air. A en croire les dirigeants de l’entreprise européenne, d’ici à 2024, le nouveau pneu qui sera commercialisé sera increvable. De même, ce pneu qui entend révolutionner le monde de la pneumatique n’aura pas besoin de chambre à air. Le défi qu’entend relever le fabricant de pneumatiques Michelin est de mettre sur le marché un pneu increvable et sans air dès 2024, a renseigné les médias français, en l’occurrence le site d’information du journal ‘’Le Figaro’’.
Le directeur de la recherche et du développement du groupe Michelin, Eric Vinesse, a confié que ce type de pneu aura des « bénéfices environnementaux potentiellement énormes » avant d’ajouter que « c’est un produit vraiment révolutionnaire ». Un prototype est actuellement testé sur des ‘’Chevrolet Bolt EV’’ du géant américain General motors (GM).
Du souci à faire pour les vulcanisateurs locaux
La révolution annoncée par le géant français de la pneumatique n’est pas une bonne nouvelle pour les vulcanisateurs. En effet, ceux-ci tirent la plupart de leurs revenus du collage des pneus et chambres à air d’engins et de voitures. Or, c’est justement pour pallier la crevaison que Michelin a ourdi cette révolution. Au final, avec les pneus blindés les usagers d’engins à deux et quatre roues n’auront plus besoin de coller ou colmater les brèches laissées par un objet contondant dans le pneu. Ce qui fait craindre une sérieuse galère si rien n’est fait, dans le rang des professionnels de la vulcanisation au Bénin. Toutefois, bien que cette révolution doit être prise au sérieux, il n’en demeure pas moins évident que l’environnement sociologique africain en général et béninois en particulier à ses réalités. Et ces dernières constituent une mine d’opportunités que les professionnels de la vulcanisation ne manqueront surement pas d’exploiter. De même, il faut rappeler que de plus en plus d’engins à deux roues sont équipés de pneus blindés. Ce qui n’empêche pas les vulcanisateurs de colmater leurs brèches. Ainsi donc, la révolution de la pneumatique n’est-elle pas forcément synonyme de déclin de la classe ouvrière spécialisée dans la vulcanisation