Le gouvernement a effectué le jeudi 7 juin 2018 à l’Assemblée nationale plusieurs communications dont celles sur le riz et la Sitex. Les ministres présents dont celui de l’industrie et du commerce Serge Ahissou ont apporté des réponses aux préoccupations des députés qui ont bien voulu mesurer l’action du gouvernement.
Raoul Gandaho (Correspondant régional Ouémé/Plateau)
Le ministre de l’agriculture s’est penché sur la qualité et la commercialisation du riz au Bénin. Il a dévoilé tous les plans mis en œuvre par le gouvernement pour rendre disponible ce produit aux compatriotes. Il a cité les programmes de technologies qui sont insérés dans la production afin d’augmenter son rendement. Les nouvelles technologies sont mises à contribution dans la culture du riz. La conséquence immédiate est une commercialisation locale réussie et l’exportation du produit vers les pays de la sous-région. Le ministre a affirmé que l’objectif poursuivi est d’obtenir à l’horizon 2021 l’autosuffisance alimentaire. Il a garanti que les moyens sont mis en œuvre pour réaliser les objectifs poursuivis. Il s’agit entre autres de l’augmentation des superficies aménagées et la mécanisation. Ces actions ciblées ont pour but de multiplier la production du riz au Bénin et de le rendre comme un produit indispensable. Le ministre a avoué que son département est à pied d’œuvre pour réussir tous les objectifs assignés et rendre l’agriculture comme un point central de développement. Le ministre de l’agriculture a profité de l’occasion pour aborder l’autre préoccupation des députés qui concerne le développement agricole dans les collines. Il a fait le point exhaustif des facteurs qui empêchent le développement agricole dans la région. Il a notamment mis l’accent sur la force de travail qui, selon lui, n’est pas valorisée. Il n’a pas oublié l’accompagnement de l’Agence française pour le développement (AFD) qui s’implique de façon forte dans l’agriculture dans les collines. Les financements concernent la gestion agropastorale qui revêt un caractère très important pour la structure française. Les études sont en cours pour mieux développer cette approche. Elles sont avancées et on est à l’étape cours de recrutement de sept facilitateurs et d’un superviseur pour consacrer la gestion agropastorale comme le mode d’agriculture le mieux réussi. Le ministre de l’industrie et du commerce présent à ce rendez-vous n’a pas manqué de revenir sur le cas de la Sitex. Les dysfonctionnements observés dans l’évolution de cette entreprise ont amené les députés à poser d’importantes questions. Ils sont curieux de savoir si elle peut encore compétir dans le secteur du textile au Bénin. Le ministre a affirmé que la Sitex a succombé à la grave crise du textile au Bénin. Elle n’a pas pu résister aux vagues de dysfonctionnements et a été constatée comme une entreprise très endettée. Plus de cinq milliards ont été chiffrés comme le montant d’endettement de cette société qui est le fruit de la coopération sino-béninoise. La situation de la Sitex est celle d’une société en faillite. Tous les indicateurs tendent à le faire croire. Le ministre a profité de l’occasion pour revenir sur les cas de vol constatés dans l’entreprise. Il a avoué qu’il s’agit de l’œuvre d’ouvriers qui ont été régulièrement arrêtés et jugés dans les tribunaux du pays.
Regards sur la Sitex et la CBT
Fruit de la coopération sino-béninoise, la Société des Industries Textiles du Bénin (SITEX), créée le 07 mai 1987 est spécialisée dans la production et la commercialisation de tissu écru 100 % coton, support d’impression de fancy, initialement destiné à la Société Béninoise de Textiles (SOBETEX) qui, avant cette création, importait annuellement 15 à 20 millions de mètres d’écru de l’extérieur. Elle a écrit ses lettres de noblesse dans les années 1996 à 1998 et a initié la création de la Compagnie Béninoise des Textiles (CBT) dont elle détient 49 % des actions (soit 490.000.000 de F CFA). La CBT est également une entreprise sino-béninoise résulte d’un projet d’extension et de modernisation de la SITEX. Elle a démarré la production en octobre 2002.
Malheureusement, fragilisée par ses contre-performances internes, la SITEX a succombé à la grave crise du secteur textile dont l’acuité n’avait d’égales que la persistance à partir de 2002. Il en est résulté la fermeture complète de l’entreprise en novembre 2004 avec le licenciement collectif du personnel qui a engendré le paiement de 1.010.899.252 F CFA de droits de licenciement. La SITEX présentait à ce déclin, l’image d’une entreprise fortement endettée (soit 5.224.972.159 F CFA de dette), avec un cumul de pertes antérieures de 6.642.874.610 F CFA qui indique une structure financière décadente, un fonds de roulement négatif de -1.885.342.090 F CFA, des capitaux propres négatifs de -3.834.551.756 F CFA et un taux de paupérisation de 253,38 % contre un plafond fixé par l’OHADA à 50 %. Dès lors une administration déléguée a été mise en place pour liquider les affaires courantes de la Société. Il s’est alors avéré nécessaire d’engager mensuellement 13.900.000 F CFA pour éviter l’encrassement des équipements et assurer divers entretiens et éclairage, surveillance et gardiennage, rémunérations et autres pendant que l’usine reste fermée donc inactive. Mais en l’absence du financement de cette dépense pérenne à fonds perdu et à la réflexion, un plan de restructuration et de relance des activités a été conçu en février 2005, adopté en Conseil d’administration et approuvé en Conseil des Ministres.