La Délégation de l’Union européenne a organisé une « Semaine de la diplomatie climatique » du 12 au 17 septembre 2022. La panoplie d’activités menées à ce titre consiste en une campagne dont l’objectif est de sensibiliser le public au changement climatique et aux priorités de l’Union européenne en matière de lutte contre ce fléau.
Félicienne HOUESSOU
Cette édition de la ‘’Semaine de la diplomatie climatique » a été riche en activités. Après un concours-photos sur « Le Bénin Vert », pour montrer la beauté naturelle du Bénin et les actions pour sa protection, une vaste campagne a été organisée pour sensibiliser le public au changement climatique et aux priorités de l’Union européenne en matière de lutte contre ce fléau. Les activités ont été lancées le jeudi 15 septembre à Cotonou à travers une conférence de presse. A l’occasion, Sylvia Hartleif, Ambassadrice de l’Union européenne au Bénin a indiqué que plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui en milieu urbain et les villes ne cessent de croître. Et c’est valable aussi pour le Bénin pour lequel il est prévu une évolution de la population de plus de 12,5 millions (aujourd’hui) à près de 24,2 millions en 2050. Elle explique que la croissance de la population, en particulier celle du milieu urbain intensifie la pression sur les infrastructures urbaines et la provision de services d’hygiène et de santé. L’événement ouvert à toute la population de Cotonou et de ses environs, a davantage bénéficié de l’énergie et l’engagement de la jeunesse. « Nous nous joindrons ainsi aux forces du monde entier, puisque l’UE organise au cours des semaines à venir la campagne globale #EUBeachCleanup, qui cible cette année les jeunes, dans le cadre de l’Année européenne de la jeunesse », a déclaré Sylvia Hartleif. Elle souligne que l’Union européenne est aux côtés de tous les Béninois pour parvenir à une croissance qui respecte la planète et tous ses habitants. Cet objectif est soutenu par le Pacte Vert européen et la stratégie “Global Gateway” alors que les préparatifs sont en cours pour la COP 27 qui se déroulera cette année, en novembre, en Egypte.
L’intervention de l’Union européenne dans la lutte contre le changement climatique et le soutien qu’elle apporte aux autorités béninoises pour la mise en œuvre de sa contribution déterminée au niveau national actualisée se fait également à plusieurs niveaux et via différents secteurs. L’UE est aux côtés du Bénin dans les démarches prises pour assurer le développement durable du pays et la lutte contre le changement climatique à travers plusieurs initiatives : le développement d’énergies renouvelables, d’une économie portuaire « propre » et de l’agroécologie et des systèmes agroalimentaires durables et circulaires en ligne avec le Pacte Vert – tout en soutenant les objectifs de croissance et de création d’emploi. De plus, l’Union européenne appuie le Bénin dans le développement d’un système national de mesure, rapportage et vérification (MRV), y compris des activités de renforcement des capacités, et dans l’organisation d’un dialogue auprès des parties prenantes pour une allocation optimale des ressources financières pour la mise-en-place d’un cadre sectoriel MRV (dans l’énergie, l’agriculture et les déchets). L’UE a aussi mobilisé de l’expertise pour accompagner les acteurs locaux dans l’élaboration d’une note conceptuelle sur la promotion des motos électriques dans les Communes d’Abomey-Calavi, Cotonou et Sèmè-Podji à soumettre au Fonds vert pour le climat (FVC). La promotion d’une économie circulaire, durable, et axée sur la jeunesse et le savoir symbolise très bien le type de partenariat sur le long terme que l’UE construit avec le Bénin.
Le secteur privé au cœur de l’action climatique
Le lancement des activités a été suivi d’un panel sur le thème : « Comment le secteur privé s’engage déjà pour la préservation de l’environnement ? ». Plusieurs entreprises du secteur privé béninois ont été présentées devant un parterre d’invités composé des représentants des entreprises membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin et de la Chambre de Commerce Européenne du Bénin. Entre autres entreprises, Green Keeper Africa, le Port Autonome de Cotonou, Zed Motors et la Sobebra. Au titre du partenariat avec le Bénin, l’UE appuie la création d’emploi sur les principaux secteurs productifs béninois, en appuyant plus particulièrement les initiatives allant dans le sens de la lutte contre le changement climatique, le développement d’énergies renouvelables, d’une économie « propre » et de l’agroécologie et des systèmes agroalimentaires durables et circulaires. A l’occasion de ce panel, les lauréats du concours-photos sur « Le Bénin Vert » ont reçu leur prix.
Nettoyage de la plage de Fidjrossè
L’Association « Engagement Action Sociale » et l’Union européenne ont bouclé la ‘’Semaine de la diplomatie climatique » sur le ‘’World Clean Up Day’’. L’Union européenne au Bénin s’associe à l’association EAS, pour une activité commune de nettoyage de la plage dont l’objectif est de montrer au public, les quantités de déchets générés et de promouvoir les bons comportements à adopter au quotidien pour le climat et la protection de l’environnement, à 2 mois de la COP 27 qui se tiendra cette année, en novembre, en Egypte. Cette activité s’associe à d’autres initiatives similaires de l’Union européenne partout dans le monde, dans le cadre de la campagne globale #EUBeachCleanup, qui cible cette année les jeunes, dans le cadre de l’Année européenne de la jeunesse. Le World Clean-Up Day est un projet du Mouvement civique mondial « Let’s Do It » axé sur la prise de conscience à la prévention de la production de déchets. Cette opération mondiale de ramassage des déchets sauvages mobilise les populations dans plus de 150 pays du monde entier. Pour Sandra Idossou, présidente de l’ association EAS, l’objectif de l’activité est de faire du sport tout en ramassant les déchets plastiques se trouvant le long des trajets et de sensibiliser les populations sur l’assainissement de leur environnement. A l’en croire, le nettoyage de l’environnement est une responsabilité collective. SachetHéloué démontre aussi qu’en ramassant les plastiques, des déchets peuvent devenir les outils pour un avenir meilleur en les transformant en bancs d’école ou pots de fleur. SachetHéloué met l’accent sur la participation et l’implication de tous les citoyens et citoyennes et mène des activités de sensibilisation des élus locaux, des écoliers dans des écoles et dans les supermarchés, à la plage et au cours des manifestations culturelles ou sportives.
Une lutte engagée contre les déchets plastiques
L’usage des sachets plastiques s’est intégré dans les habitudes de l’Homme. Ainsi sur les artères des villes béninoises et dans les quartiers, les déchets plastiques sont omniprésents. Face à cette pollution grandissante, à l’ignorance inquiétante de l’homme, l’association EAS « Engagement Action Sociale » s’évertue depuis peu dans la lutte contre l’usage des déchets plastiques à travers son combat dénommé « SachetHéloué ». A cet effet, l’EAS organise plusieurs activités de sensibilisation et de façon régulière des EcoRunning sur plusieurs artères de Cotonou, Dassa et à Porto-Novo dans l’optique de faire du sport tout en ramassant les déchets plastiques se trouvant le long des trajets. Plusieurs tonnes déchets plastiques ont été ainsi collectées pendant les 10 éditions organisées. Ces déchets sont ensuite transformés en bancs pour les écoles et en pots de fleur. Selon Sylvia Hartleif, Ambassadrice de l’Union européenne au Bénin, l’utilisation généralisée des plastiques non-biodégradables constitue une menace importante : il faut jusqu’à 400 ans pour leur dégradation. Cela veut dire que le sachet jeté dans la nature aujourd’hui y restera et entrera sans doute dans la chaîne alimentaire pendant ce temps entraînant des risques sanitaires importants pour 15 générations. Des études scientifiques démontrent que les plastiques à usage unique représentent la moitié des déchets marins et on estime qu’en 2050 le poids du plastique dans les océans aura dépassé celui du poisson. Les plastiques à usage unique sont rarement recyclés et c’est une perte énorme de ressources car bien souvent, ils sont issus de ressources fossiles. Ils constituent donc également un facteur non négligeable dans la problématique du changement climatique. Il s’agit d’un grand polluant mais son usage est fortement ancré dans les habitudes d’une population qui est sans cesse croissante
« Lors des ballades sur la plage ou en rue il est difficile d’éviter d’observer les bouteilles de boissons ou leurs capsules, des bouts de cigarettes, des sacs ou sachets de chips, de boissons et de bonbons et autres. A chaque fois, il s’agit d’une petite chose mais qui, pris ensemble, s’accumulent en montagne. Promouvoir une ville durable et la qualité de vie des Béninois passe donc par l’amélioration de la qualité de l’environnement : la qualité sanitaire, la réduction des nuisances et des risques. Et nos habitudes. Et ceci est n’est pas exclusivement de la responsabilité des pouvoirs publics, mais de chaque citoyen. C’est à chacun d’entre nous d’être conscient de nos actes et de préserver la nature autour de nous. Le sachet qu’on jette dans la nature maintenant peut se retrouver dans le jardin de nos arrière-petits-enfants », explique Sylvia Hartleif. Ainsi, elle invite à une forte implication de la société civile, car, ceci reste une nécessité dans le cadre de l’éducation et la sensibilisation autour de la santé et l’environnement.