Près de la moitié du continent de l’Europe (47%) est sous le marteau de la sécheresse – la pire depuis 500 ans – qui a sévèrement affecté le tourisme, stressé la végétation, la biodiversité et l’humidité du sol, et mis les cours d’eau et les cultures de maïs, de soja et du tournesol en difficulté, selon un nouveau rapport publié mardi par la Commission Européenne.
Issa SIKITI DA SILVA
« La sécheresse grave qui touche de nombreuses régions d’Europe depuis le début de l’année s’est encore élargie et aggravée au début du mois d’août. Les conditions sèches sont liées à un manque de précipitations important et persistant combiné à une séquence de vagues de chaleur. Le grave déficit de précipitations a largement affecté les débits fluviaux dans toute l’Europe », souligne le rapport du Centre commun de recherche de la Commission européenne.
Comme si les problèmes liés à l’approvisionnement du gaz russe ne suffisaient pas, la réduction du volume d’eau stockée dans les cours d’eau du vieux continent a également eu de graves répercussions sur le secteur de l’énergie pour les deux systèmes de production d’énergie hydroélectrique et de refroidissement d’autres centrales électriques.
« Des conditions plus chaudes et plus sèches que d’habitude sont susceptibles de se produire dans la région euro-méditerranéenne occidentale dans les mois à venir jusqu’en novembre 2022. Dans certaines régions de la péninsule ibérique, des conditions plus sèches que d’habitude sont prévues pour les trois prochains mois », prévient le rapport préparé par l’Observatoire européen de la sécheresse.
Vacances en berne
« Canicules intenses, gigantesques feux de forêt, rivières asséchées, orages violents…les vacances de l’été 2022 ont viré au cauchemar pour un grand nombre de Français. En quelques semaines, de nombreux événements météorologiques liés au dérèglement climatique ont frappé les esprits. L’ensemble du territoire a connu des températures anormalement élevées depuis le mois de juin et une grande partie des départements ont été placés en situation de crise », déplore la Tribune, alors que le secteur semblait reprendre du poil de la bête après deux ans de traversée du désert.
Le rapport souligne que les anomalies liées à l’humidité du sol restent nettement négatives dans la majeure partie de l’Europe en raison du manque des précipitations et les canicules survenues ces derniers mois. « Par rapport à juin 2022, une dégradation des conditions est estimée en France. D’autres changements pertinents comprennent l’extension et l’intensification des anomalies négatives sur l’ensemble des pays européens. La partie sud de la Suède est la seule exception avec une légère réduction de l’anomalie négative », explique le rapport.