En Afrique de l’Ouest, la production d’oignon ne représente que moins de 2% de la production mondiale. Le Nigeria, le Niger, le Sénégal et le Burkina Faso sont considérés comme de grands producteurs de la région. Mais que faire lorsque les pays recourent à l’importation pour combler le vide de la production locale ?
Issa SIKITI DA SILVA
Cependant, selon le Réseau National des Chambres d’agriculture du Niger, seuls le Niger et le Burkina Faso (et le Mali dans le cas des échalotes) produisent des quantités qui excèdent la demande intérieure.
Si près de 90% de la production nigérienne est exportée, le Nigeria, lui, est obligé d’importer de grandes quantités à cause de la taille énorme de sa population. Sa production, bien qu’elle soit presqu’entièrement consommée localement, ne suffit toujours pas pour servir tout le monde.
Le Nigéria importe 1,1 million de tonnes d’oignons chaque année, bien qu’il soit le deuxième producteur d’oignons d’Afrique après l’Égypte, selon les chiffres de l’Observatoire régional de la filière oignon en Afrique de l’Ouest et du Centre.
En 2020, le Nigéria a importé des oignons pour une valeur de 3,22 millions USD, et vendu à l’extérieur des oignons évalués à 133 000 USD seulement, selon les chiffres de l’OEC.
Et pourtant, selon le président de l’Observatoire régional de la filière oignon en Afrique de l’Ouest et du Centre, cité par les médias nigérians, ce géant économique africain pourrait générer jusqu’à 420 millions USD chaque année s’il était capable de maximiser son plein potentiel de production d’oignons.
Investissement massifs
Plusieurs experts citent des problèmes tels que le manque de soutien de l’État nigérian aux cultivateurs d’oignons, les difficultés liées au stockage, des pertes, des maladies diverses et insectes nuisibles qui attaquent les plantes.
« Le manque d’installations et de techniques de stockage modernes conduit à la vente précipitée des produits récoltés à des prix ridiculement bas, juste pour éviter la détérioration », explique le site InfoGuide Nigeria.
« Il n’y a pas eu de système de crédit important pour les producteurs d’oignons dans le pays. Ces agriculteurs manquent de soutien en termes d’acquisition de terres, de capital de démarrage, d’engrais subventionnés et de produits chimiques de lutte contre les mauvaises herbes », ajoute InfoGuide Nigeria.
Un autre pays africain qui produit des oignons mais qui en importe massivement est le Kenya où, selon la FAO, la moitié des oignons rouges vendus dans les marchés kenyans sont cultivés en Tanzanie.
Cette année, la sécheresse qui sévit durement dans cette partie du continent a détruit plusieurs champs d’oignons, provoquant des pertes énormes en revenus pour de nombreux agriculteurs.
« La période de sécheresse nous a exposés à des moments difficiles et certains agriculteurs qui ont planté leurs graines ne les ont pas vues germer », se plaint un agriculteur, cité par le journal « Daily Nation ».